Protesta - Au lendemain du séisme qui a secoué Béjaïa et ses environs, les familles dont les habitations ont été endommagées, sortent dans la rue «pour exiger leur relogement». C'est le cas, hier, mardi, quand six de ces mêmes familles ont occupé le boulevard Ben-Boulaïd, attenant à leur immeuble. Les contestataires s'y sont installés en plantant des tentes de fortune pour signifier leur détresse, causant des embouteillages inextricables sur l'avenue et dans les quartiers limitrophes et la zone de l'arrière-port. Les familles protestataires déjà fortement éprouvées par le séisme du mois de novembre dernier, qui a causé des dommages importants à tout l'immeuble de construction coloniale, ont enregistré de nouveaux dégâts à l'issue de la secousse de dimanche dernier. Tout le plafond du dernier étage a cédé et de larges fissures sont visibles sur toute la structure de l'immeuble. «Nous vivons, chaque jour, avec la hantise de nous réveiller sous les décombres», raconte, en pleurs, une vielle dame, qui note qu'au-delà, de la frayeur suscitée par les dernières mais fréquentes secousses telluriques, les habitants de l'immeuble ont souffert «le martyre cet hiver du fait du froid et des infiltrations d'eau». Si bien que la plupart ont dû chercher refuge dans leur famille. «Dieu merci, car à la dernière secousse, l'immeuble était quasiment désert. Il n'y avait qu'une seule famille au rez-de-chaussée, qui y demeurait encore», a-t-elle ajouté. L'immeuble a été classé Orange par le Contrôle technique des constructions CTC. L'APC affirme, pour sa part, reloger ses résidents en priorité, à l'instar d'autres familles dont les maisons ont subi des dommages importants, notamment à hauteur du quartier Amimoun et la cité Oudali. Rappelons que la région de Béjaïa a été secouée, dimanche dernier vers 17h, par un nouveau séisme d'une magnitude 5 sur l'échelle de Richter. Cette nouvelle secousse tellurique qui intervient une semaine après le tremblement de terre du 19 mai, d'une magnitude de 5,5 degrés, a été suivie par une réplique de 3,5 sur l'échelle ouverte de Richter dans la soirée vers 21h 14, a ajouté la même source. L'épicentre de ce séisme, qui a de nouveau semé la panique parmi les Béjaouis, a été localisé à une quinzaine de kilomètres en mer, à l'est du chef-lieu de wilaya de Béjaïa, a précisé le Craag. Une semaine avant, la ville avait été frappée par une autre secousse qui avait fait près de 7 blessés et fissuré de nombreux bâtiments. Hormis quelques blessés légers, dont deux étudiants qui se sont jetés par la fenêtre de leur chambre , on ne déplore aucune autre victime. Au total, une vingtaine de personnes, pour la plupart choquées, a été enregistrée par les services des urgences. Néanmoins, plusieurs habitations ont subi des dégâts (murs et plafonds fissurés, balcons effondrés...), notamment dans les quartiers du vieux bâti, situés principalement à la haute ville.