Critères - L'enfant «doit être blond avec des yeux très clairs et dissymétriques et présenter une ligne continue qui traverse la paume de sa main». D'après un imam connaissant parfaitement la région, «les Fkihs Soussis» pratiquent ce genre de magie noire depuis des lustres et ce sont les juifs qui leur ont enseigné cette forme de charlatanisme qui croit en l'existence de trésors gardés depuis des siècles, sous terre, par des diables et des Djinns communément appelés «Aâwarides» et de souligner que pour eux «enfant Zouhri» veut dire enfant chanceux. Ces Fkihs estiment que la découverte et l'exhumation de ces trésors cachés nécessitent une offrande au Djinn-gardien afin qu'il parte et abandonne le trésor. C'est une sorte de pacte satanique entre le charlatan et le diable, caractérisé par l'offrande d'un enfant «Zouhri» qui sera égorgé sur les lieux du trésor. L'enfant en question présente quelques particularités pour ces chercheurs de trésor. «Il doit être blond avec des yeux très clairs et dissymétriques et présenter une ligne continue qui traverse la paume de sa main», indique-t-on. Ces charlatans sont, tous, originaires de la région de Souss, au Maroc, et dans les années soixante, beaucoup d'entre eux ont sillonné l'ouest et le sud-ouest algériens à la recherche des trésors perdus. A cette époque déjà, d'après les dires de personnes âgées, beaucoup d'enfants avaient disparu et les gens faisaient appel aux services de ces charlatans «Ben-nasnas». Aussi, toutes les mères mettaient en garde leurs enfants contre ces vautours. Toujours selon notre imam, «la cérémonie d'exhumation du trésor se déroule en présence de plusieurs charlatans qui viennent, généralement, avec un croquis descriptif des lieux. Les Fkihs marocains l'appellent «takyéda». Commence alors le rituel par la lecture des oraisons qu'ils appellent «taâzima» afin de chasser les Djinns protecteurs du trésor qui leur exigent un enfant «Zouhri» en offrande. C'est à ce moment que les charlatans égorgent l'enfant et le sacrifient pour un trésor imaginaire». La légende marocaine atteste de cette forme de sorcellerie. Autrefois, les terres, les puits et les cimetières faisaient office de «caches de richesses» pour de nombreuses familles à défaut de banque. Ces personnes emportaient, généralement, leurs secrets dans leur tombe et ces trésors disparus deviennent, à jamais, selon la légende soussie, la propriété des Djinns. Pour les retrouver, il fallait offrir à ces esprits le sang des enfants «Zouhris» dont la direction prise par son écoulement désigne le lieu exact du trésor. Cela montre à quel point l'obscurantisme aveugle était répandu chez une large frange de cette société qui croit encore en ces pratiques barbares et irrationnelles. - Lors d'une émission télévisée sur la chaîne marocaine 2M, beaucoup de Marocains sont venus témoigner de la disparition de leurs enfants présentant des caractéristiques de «Zouhris». On a rapporté que plusieurs enfants de moins de six ans, portés disparus, ont été retrouvés, affreusement mutilés, dans les régions rurales marocaines où la sorcellerie, le charlatanisme et les actes sataniques de la magie noire ont jeté l'effroi sur l'ensemble du territoire chérifien. Les exemples de disparitions cités lors de cette émission ont eu lieu à Adjelmous, région de Kenitra où des dizaines d'enfants ont été enlevés, entre 1999 et 2003, par des adeptes de magie noire. Leurs corps ont été retrouvés dans la forêt avoisinante, affreusement mutilés. L'un des enfants victimes a été retrouvé, selon ces témoignages, sans yeux. Ceci corrobore la thèse selon laquelle ces chérubins sont aussi enlevés pour leurs organes, notamment la cornée.