Riposte - Plusieurs capitales ont sonné les trompettes de Jéricho pour affirmer que Damas a recouru aux armes chimiques. «Je peux dire avec certitude que la France est une menteuse et je peux dire aussi que ceux qui font de la propagande à ce sujet ne sont que des menteurs. L'arme chimique n'a été utilisée qu'une seule fois à Khan al-Assal», par les rebelles, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision arabe Al-Mayadeen. Le régime syrien a accusé l'opposition d'avoir eu recours à des armes chimiques le 19 mars à Khan al-Assal, près d'Alep (nord), et avait demandé une enquête de l'ONU. Il a confié que cette question lui avait été posée pour la première fois il y a six mois à Saint-Pétersbourg par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Je lui ai affirmé que si nous avions des armes chimiques, nous ne les utiliserions pas contre peuple et notre position est toujours la même», a-t-il dit. Lundi après-midi, à Bruxelles, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait fait état de «présomption d'utilisation d'armes chimiques de plus en plus étayées, «en Syrie». «Il y a des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d'usage localisé d'armes chimiques», avait-il déclaré, précisant que ces informations, fondées «sur les éléments dont nous disposons», faisaient l'objet de «vérifications très précises». Par ailleurs, M. Mouallem a indiqué que la Syrie «avait notifié à tous les pays du monde que si Israël menait une nouvelle agression contre la Syrie, la riposte serait immédiate». Interrogé sur le point de savoir pourquoi son pays n'avait pas riposté la première fois, il a répondu : «Nos forces armées ont repris l'initiative sur le terrain. Toute agression israélienne connaîtra une riposte de notre part. Elle sera proportionnelle à l'attaque et aux armes utilisées.» Israël a mené début mai deux raids aériens sur des cibles militaires près de la capitale syrienne, disant vouloir empêcher un transfert d'armes au Hezbollah, mouvement chiite libanais proche de Damas. D'autre part, Le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a indiqué hier que le président syrien, Bachar al-Assad, restera à son poste jusqu'en 2014 et se présentera pour un troisième mandat si le peuple le veut. «Voulez-vous que le Président quitte son poste avant la conférence (dite Genève 2), cela n'est pas possible», a-t-il lancé au journaliste de la chaîne «Il n'y a pas un pays qui soit géré sans Constitution, il n'y a pas un pays où l'autorité exécutive cesse de fonctionner jusqu'à ce que les participants au dialogue arrivent à un consensus, cela n'est pas possible. Je ne pose pas de conditions, mais je parle de la logique de gérer l'Etat», a ajouté le ministre. L'opposition sape Genève II Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé ce matin l'opposition syrienne de saper la conférence de paix internationale en posant des conditions «irréalisables». «On a l'impression que la coalition nationale et ses sponsors régionaux font tout pour empêcher le début du processus politique et obtenir une intervention militaire par tous les moyens, y compris une propagande peu scrupuleuse à l'intention de l'opinion publique occidentale", a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse. Le chef de la diplomatie russe a qualifié d'«irréalisables» les conditions posées par l'opposition syrienne pour participer à la conférence internationale, comme fixer des délais pour le départ du président syrien Bachar al-Assad. «La coalition nationale n'est pas prête à participer à la conférence sans conditions préalables. Ces conditions sont irréalisables. Personne ne doit lancer d'ultimatums», a-t-il souligné. L'initiative d'une nouvelle conférence internationale baptisée «Genève-2» et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition a été lancée début mai par les responsables des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a indiqué, hier, mercredi, que de nombreuses questions relatives à cette conférence n'étaient pas résolues, à commencer par la date à laquelle elle aurait lieu. Les USA exigent le retrait du Hezbollah Washington a exigé «le retrait immédiat» du Hezbollah de Syrie, au moment où l'armée syrienne, épaulée par ce mouvement libanais, a annoncé s'être emparée de l'aéroport de Dabaa, prémice d'une offensive de tous les côtés contre les rebelles à Qousseir. De son côté, la Russie, soutien de Damas, a estimé que la levée par l'Union européenne de l'embargo sur les livraisons d'armes aux insurgés posait «de sérieux obstacles» à la conférence internationale de paix sur la Syrie baptisée «Genève-2», qu'elle prépare pour juin avec les Etats-Unis. Les Etats-Unis, la Russie et l'ONU n'ont toujours pas résolu de nombreuses questions relatives à la future conférence internationale sur la Syrie, y compris la date précise de cette réunion, a indiqué, hier, mercredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.