Baisser de rideau - Après une dizaine de jours de compétition à laquelle ont pris part dix-sept troupes théâtrales, le Festival national du théâtre professionnel, dans sa 8e édition consécutive, a pris fin, hier, sur les planches du Théâtre national algérien. La cérémonie de clôture a été marquée par un récital musical animé par l'orchestre symphonique national, dirigé par le maestro Rachid Saouli. Les musiciens et choristes de l'Orchestre symphonique national (OSN) ont pris place sur la scène, exultant et emportant l'assistance dans une douce balade musicale. En effet, l'OSN a d'abord revisité quelques compositions du patrimoine malouf, en passant par le chaâbi, mettant au goût du jour Hachemia du regretté El-Hachemi Guerouabi. Le chant patriotique était présent avec Mouhal bladi la nensak de Hadi Radjeb, qui a été interprété par la chorale et l'assistance. Le maestro a également gratifié le public, nombreux, des cantates Carmina Burana, algérianisées, magistralement interprétées. Plus tard, place au moment tant attendu aussi bien par le public que par les participants, à savoir la remise des prix à de jeunes talents émergents. C'est ainsi que le Prix de la meilleure interprétation féminine a été attribué à Wahiba Baâli, la révélation du festival, venue de Tamanrasset interpréter le rôle de «Nedjma» dans un spectacle produit par le TNA et conçu par Ahmed Benaïssa auquel le Prix de la meilleure mise en scène a été décerné. Le théâtre d'Oum El-Bouaghi, dirigé d'une main de maître par Lotfi Bensbaâ, a été gratifié de deux distinctions : le Prix du meilleur espoir masculin, attribué à Mohamed Tahar Zaoui pour son rôle dans Oumsiya fi baris (Une soirée à Paris) et le Prix de la meilleure scénographie, décroché par Yahia Benamar pour le même spectacle. Par ailleurs, le Prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné à Bouhedjar Boutchiche de l'association culturelle Besma de Aïn Témouchent pour son rôle dans Ma tabakka min al wakt (Ce qui reste du temps), spectacle qui a également obtenu le Prix du jury et qui est coproduit avec la Coopérative de théâtre Kateb-Yacine de Sidi Bel Abbes. En outre, le Prix de la meilleure interprétation féminine est revenu aux comédiennes Lynda Sellam, Larini Lydia, Houari Raja, Bensoltan Manra et Hnifi Amel, dans les rôles d'El Djamilet du Théâtre régional d'Annaba. Le Prix de la meilleure musique originale a été attribué à Abdelaziz Youcef du Théâtre régional de Béjaïa dans Casbah 1930, celui du meilleur spectacle au Théâtre régional de Mascara pour Dhikra min al alsas (Souvenir d'Alsace) alors que la distinction sanctionnant le meilleur texte a été attribuée à Hamoumi Ahmed du Théâtre régional de Souk Ahras pour Yakmar wa y'ben. Recommandations du jury Juste avant la remise des prix, le jury, présidé par Mme Djamila Zeggaï, qui a rappelé les conditions de déroulement des délibérations, les qualifiant de hautement favorables, a procédé à la lecture de certaines recommandations. C'est ainsi que plusieurs recommandations nécessaires à «l'amélioration, l'évolution du festival afin d'assurer sa pérennité» ont été formulées par les membres du jury. D'abord, le jury a estimé qu'il serait pertinent, vu le nombre important des théâtres régionaux, de créer, pour la prochaine édition, une commission de sélection qui optera seulement pour les pièces qui ont déjà été jouées et non pour celles dont la générale se déroulerait dans le cadre de la compétition. Il a été alors recommandé que le nombre de pièces entrant dans le cadre de la compétition, ne doive pas dépasser dix, afin de créer une réelle dynamique de concurrence créative entre les troupes concurrentes. Il a également été recommandé d'offrir un espace plus vaste pour les représentations hors compétition afin de créer un réel échange entres les participants. Le jury a, par ailleurs, mis l'accent sur l'écriture dramaturgique. Il a été donc souligné, à propos des pièces présentées, que les dramaturges devraient, à l'avenir, mieux percevoir la construction dramaturgique, se basant plus sur l'action et le conflit que sur les faits et la narration. Il a été, en outre, recommandé et ce, dans le cadre de la création d'un véritable espace de débats et de critiques constructives, la nécessité d'initier après chaque représentation des rencontres-débats, animées par des spécialistes et des académiciens dans l'optique que ces rencontres deviennent de véritables ateliers d'apprentissage performant. Enfin, le jury a recommandé la création d'un marché du 4e art dédié à promouvoir les œuvres présentées dans le cadre du festival, donc à promouvoir l'art des planches à travers le pays.