Photo : Riad Par Wafia Sifouane Après plus de dix jours de compétition durant lesquels le public du Théâtre national d'Alger (TNA) a pu découvrir dix-sept spectacles inscrits en compétition au 7e Festival national de théâtre professionnel (Fntp), la clôture de cette 7e édition de la grand-messe du 4e art a eu lieu jeudi dernier avec une grande cérémonie de remise de prix. Avec un spectacle musical de la troupe de l'émission radiophonique «Serial Taggeur», où de nombreux jeunes ont présenté de nouvelles versions de chants patriotiques, la soirée de clôture, comme à l'accoutumée, a été suivie d'un débat houleux autour du palmarès.En effet, si cette année, le jury du 7e Fntp présidé par le metteur en scène Ahmed Khoudi a tenté de contenter la majorité, plusieurs injustices ont été relevées dans l'attribution des prix. Le théâtre régional d'Oum Bouaghi qui a présenté le spectacle Hypothèse sur ce qui s'est réellement passé, a raflé deux prix cette année dont le grand prix du festival et celui de la meilleure interprétation masculine remit au comédien Hichem Ferfah dans le rôle de maréchal. S'agissant du prix de la meilleure mise en scène, il est revenu a l'incorrigible Ahmed Rezag qui a étonné plus d'un par la pièce Le Printemps de Rome du théâtre régional de Guelma. Cette œuvre a aussi raflé le prix de la meilleure musique. Pour le prix du meilleur texte, il a été attribué à Mohamed Bourahla pour la pièce Le Roi joue du théâtre régional de Skikda. Quant au prix de la meilleure scénographie, il est revenu à Hamza Djabellah pour la pièce Madha satafâal el an du théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Cette distinction confirme la montée de ce comédien qui, il y a un mois de cela, avait déjà remporté le même prix à la 45e édition du festival national du théâtre amateur de Mostaganem. La pièce Madha satafâal el an mise en scène par Haroun El Kilani pour le compte du théâtre de Sidi Bel Abbès, a aussi remporté le prix du meilleur espoir masculin pour le jeune Moussa Lakrout. Concernant le prix du meilleur espoir féminin, il a été attribué à la comédienne Khamssa Mebarkia pour son rôle d'Ophélia dans Hamlet du théâtre régional d'El Eulma, une pièce gratifiée également par le prix du jury, ce qui a choqué plus d'un, vu la qualité médiocre de la pièce. Pour le prix du meilleur rôle féminin, il a été décerné à Lydia Lâarini pour son rôle dans la pièce Une femme en papier mise en scène par Sonia et produite par le Théâtre régional d'Annaba. Nominée cinq fois dans plusieurs catégories, la pièce Le Miroir, mise en scène par Mohamed Frimehdi, a été complètement écartée du palmarès. Pourtant, cette pièce a été saluée et qualifiée d'excellente œuvre par de nombreux festivaliers qui s'accordaient à dire qu'elle était toute désignée pour enlever le grand prix. Cependant, la décision du jury a été autre. Sauf que les décisions d'attributions des prix ont été remises en question par ce même jury qui s'est carrément donné en spectacle à la fin de la cérémonie de remise des distinctions. Des malentendus ont éclaté entre les membres du jury. Certains n'hésiteront pas à dénoncer une trahison. Autre excellente pièce écartée du palmarès, Asfar ennar el barida de Haïder Benhssine du TNA, une pièce réussie sur plusieurs plans et qui a charmé le public. Un public qui, rappelons-le, est constitué à 80% de festivaliers, donc de gens du théâtre. Par ailleurs, dans ses recommandations, le jury a salué l'ouverture des participants sur le théâtre universel et la diversité des pièces présentées, tout en demandant aux organisateurs d'instituer un prix pour le public. Inauguré le 15 septembre dernier, le 7e Fntp a été l'un des plus longs festivals de théâtre dont la compétition a eu de nombreux rebondissements. Avec la tenue d'une journée d'étude consacrée à Kateb Yacine, les festivaliers ont également prit part au colloque consacré à l'archivage du théâtre, un colloque très pauvre en matière de conférences et dont la plupart des interventions étaient hors sujet.