Embarras - Au CRB, chaque été s'annonce chaud, avec d'interminables problèmes à tous les niveaux. Une situation qui laisse planer le doute sur l'avenir de ce prestigieux club. Le black-out qui règne actuellement au CRB ne rassure personne. Les conflits internes qui rongent le club, et son avenir flou, font craindre le pire chez les supporters, qui ne comptent pas rester les bras croisés. Au moment où on parle d'une réconciliation entre Mokhtar Kalem et Azzedine Gana, nombreux sont ceux qui n'y croient pas. On parle, ainsi donc, d'un coup monté pour apaiser la tension chez les supporters et gagner encore du temps. Outre ces deux personnes, deux autres sont citées, à savoir l'actuel patron de la LFP, Mahfoud Kerbadj, et le P-DG de la Cnep-banque, Djamel Bessa. Les membres du bureau du CSA (Club sportif amateur), actionnaire majoritaire dans la société du club, sont montés au créneau pour assainir le club, et essayer de trouver une solution dans l'immédiat. Comme premier point, ils veulent procéder à un retrait de confiance à Kalem et la procédure est déjà menée dans ce sens. En effet, et selon Ali Chernikh, membre du bureau du CSA, «Kalem n'a pas le droit d'agir seul, étant donné qu'il n'est pas l'actionnaire majoritaire, mais le représentant de ce dernier». «Il a pris part à la réunion du CA à notre insu, ce qui est illégal. Il a été installé à la tête de la cellule de recrutement juste pour qu'il cesse de parler dans les journaux, parce qu'il ne va rien faire dans cette nouvelle fonction. C'est Kerbadj qui a monté tout ce scénario. Dommage pour Kalem qui est tombé dans le piège», dira notre interlocuteur. Ce dernier ira plus loin en indiquant que c'est Kerbadj qui, aussi, est derrière l'éventuelle venue de la Cnep-banque pour se faire une place dans le nouveau bureau. «Il prendra sa retraite dans une année et ne restera pas longtemps à la tête de la LFP. Donc, il veut préparer le terrain pour revenir aux commandes du club, et je lui dis, à travers votre journal, qu'il n'arrivera pas à ses fins, parce que nous, les enfants du club, allons lui barrer la route». Et Gana dans toute cette histoire ? «Il signe tous les papiers qu'on lui donne, sans les étudier, et cela sous les ordres de son mentor, Kerbadj. Je l'ai déjà avisé, mais il a fait la sourde oreille. Il va voir qu'il va le payer très cher, parce qu'il ne sait pas, ou fait semblant de ne pas savoir, que Kerbadj l'utilise comme une marionnette», conclut notre interlocuteur. Le risque Aït Ouamar et Zazou vont bloquer (encore) le compte Au moment où tout le monde attend avec impatience le déblocage du compte bancaire du club, après la régularisation des affaires de Talis et Ali Moussa, il semble que les choses risquent d'aller dans le sens inverse. En effet, deux autres anciens joueurs du club, en l'occurrence Hamza Aït Ouamar et Samir Zazou, comptent déposer leurs dossiers au niveau du tribunal pour revendiquer leurs arriérés. Le premier revendique 500 millions de centimes représentant les mensualités qu'il n'a pas encaissées avant sa libération, ainsi que le remboursement de l'argent qu'il a dépensé pour ses soins suite à sa grave blessure au tibia-péroné lors du match NAHD-CRB. Pour Zazou, ses arriérés, qui dépassent les 300 millions, remontent à l'époque de la présidence du club par Lefkir. D'autres cas sont en stand-by, et on citera ceux de Dob, Aoued et Lahmar. La promesse Kalem promet de rembourser Malek A en croire une source proche des affaires du club, Malek Réda, qui, faut-il le signaler, n'est ni actionnaire ni membre du conseil d'administration, a régularisé Talis et Ali Moussa en attendant qu'il soit remboursé dès que les choses reviendront à la normale dans le club, avec l'entrée de l'argent du MJS. Il a été rassuré par Kalem qu'il recevra son argent dès lors. Toutefois, notre source nous confirme que l'actuel patron du CSA n'a pas le droit de toucher à l'argent de la SSPA, selon les règlements qui régissent cette dernière. Une nouvelle affaire, donc, qui risque de provoquer l'implosion à tout moment. Le rappel La sonnette d'alarme a sonné dans le vide Dans une contribution au site des supporters, intitulée «La montagne qui a accouché d'une souris», l'ancien secrétaire général et vice-président du Chabab, Belaïd Hachaïchi, rappelle qu'il avait déjà tiré la sonnette d'alarme, il y a une année de cela. Les dirigeants à l'époque, rappelle-t-il, avaient fait la sourde oreille, et voilà que le temps a fini par lui donner raison. «Quand je tirais la sonnette d'alarme dès juin 2012 avec tous mes écrits à travers la presse et sur le site du CRB, surtout aussitôt après la fameuse AGO mascarade du CSA, aucun dirigeant n'y a prêté attention si ce n'est nos fidèles supporters. Au jour d'aujourd'hui le salut ne peut venir que d'une société qui prendrait en charge ce prestigieux club», dit-il, lui qui a qualifié la dernière réunion du Conseil d'administration d'«informelle», elle «qui devrait obéir à des règles bien définies en corrélation avec les statuts de la SSPA». Le transfert Que cache le départ de Angan ? Le transfert de l'international béninois, Pascal Angan, du CRB à Al-Ismaïly, continue de faire couler beaucoup d'encre. En effet, du côté du Chabab, on affirme que ce transfert est illégal, alors que le membre du bureau CSA, Chernikh Ali, affirme tout le contraire. «C'est un transfert légal, et tout ce qui se dit jusqu'à présent est du pipeau. Tout a été réglé lors du match retour entre les deux équipes en Coupe arabe, et le secrétaire du club a donné le code TMS du joueur aux responsables égyptiens et a eu sa commission. D'ailleurs, c'est cette même personne qui a conduit Angan à l'aéroport lors de son déplacement en Egypte. Le temps finira par dévoiler toute la vérité dans cette affaire, lorsque le joueur sera qualifié dans sa nouvelle équipe». La compétition internationale Les faux calculs de la direction Le Chabab ne disputera aucune compétition internationale la saison prochaine, contrairement au vœu de ses dirigeants. En effet, la FAF a dévoilé, hier, la liste des équipes qui disputeront, la saison prochaine, les compétitions africaines et la 6e place occupée en fin de championnat par le Chabab n'a donné droit à aucune participation. Le choix s'est porté sur l'ESS, l'USMH, le CSC, l'USMA et le MCA pour représenter le pays. Même l'espoir de voir l'Union arabe de football inviter le Chabab est partie en fumée. Le mercato Des joueurs proposés, mais... En cette période estivale des transferts, plusieurs joueurs sont proposés à la direction du CRB. Toutefois, tout est en stand-by et aucun élément n'est engagé d'une manière officielle. Les derniers joueurs proposés sont le duo de l'USMA, Tedjar et Meklouche, ainsi que le meneur de jeu du MCA, Attafen. Même avec l'installation de la commission de recrutement, présidée par Kalem, rien n'a changé, puisque ce dernier, apprend-on, refuse de faire le moindre pas avant que l'entraîneur Bouali ne soit maintenu officiellement dans ses fonctions. La situation actuelle du Chabab risque de faire fuir les joueurs ciblés, surtout que la plupart sont convoités par d'autres clubs. Le Chabab pourrait, donc, se retrouver avec des joueurs de second palier. La justification Gana a-t-il déboursé réellement 19 milliards ? Dans chacune de ses déclarations, le président belouizdadi, Azzedine Gana, affirme avoir dépensé, depuis sa prise de fonction, la somme de 19 milliards de centimes, et demande à être remboursé avant son départ. Pour Chernikh, et même si l'enfant de Boumerdès a bien dépensé cette somme, seuls 4 milliards sont justifiés. «Je me demande comment un club dépense cette somme, alors que les joueurs ne sont pas payés depuis plus de 6 mois. Je le dis sans crainte, c'est Kerbadj qui est derrière tout cela. Il a demandé, moult fois, de l'argent à Gana, pour régler certaines affaires du club, mais ce dernier n'a reçu aucune pièce justificative. Il s'est rendu compte de cela trop tard, et a décidé de n'injecter aucun autre centime depuis le mois de novembre dernier. Et ce n'est pas tout, parce que certaines factures qui lui ont été fournies ont été gonflées, et j'ai toutes les preuves qui montrent cela. Je suis au CRB depuis mon plus jeune âge, et je n'ai jamais vu une telle magouille, avec la complicité de tout le monde», a dit Chernikh, connu sous le nom de «La mama».