Kalem «Gana est un menteur, c'est lui qui n'est pas venu au rendez-vous !» Comme d'habitude, et comme cela est le cas au CRB depuis le début de la saison, les dirigeants prennent trop les choses à la légère et vont jusqu'à adopter la politique de l'Autruche pour tourner le dos aux problèmes qui secouent le club de toutes parts et qui entravent sa bonne marche. Tout le monde connaît le conflit qui oppose l'ancien milieu de terrain, Talis, au CRB, et que le club lui doit de l'argent. Tous les responsables du Chabab sont au courant du dossier, mais personne n'a daigné se pencher sur cette question pour la régler une fois pour toutes. Cela fait presque une dizaine d'années que Talis a raccroché les crampons, mais aucun des dirigeants qui se sont succédé à la tête du club pendant toutes ces années ne s'est soucié du problème. Tout le monde fait la sourde oreille, et chacun rejette la balle sur l'autre. Conséquences : les comptes de la SSPA/CRB sont aujourd'hui bloqués, suite à une décision de justice, à cause de...300 millions de centimes, si ce n'est pas moins, selon nos informations. Après avoir épuisé toutes les voies de recours, Talis n'a eu d'autre choix que d'ester le club en justice pour réclamer son dû, et personne ne peut lui reprocher quoi que ce soit. C'est son droit, c'est son argent, et en plus, cela fait des années qu'il court derrière. Alors, un grand club comme le CRB, une société par actions qui entre dans le monde du professionnalisme et qui ne peut pas régler une dette de 300 millions de centimes jusqu'à courir le risque de voir ses comptes bloqués, franchement... Le CSA et la SSPA se rejettent la balle La direction du CRB, par le biais de son président Gana, dit que c'est le CSA qui doit assumer cette dette et non la SSPA/CRB. Sauf que tout le monde sait que la société par actions, avant sa création, devait assumer le passif du club amateur, c'est-à-dire le CSA, et donc toutes les dettes antérieures. En plus, dans le cas du CRB, le CSA est l'actionnaire majoritaire de la SSPA. C'est sur ces textes que l'avocat de Talis, qui a porté l'affaire devant le tribunal, s'est basé pour obtenir gain de cause et bloquer les comptes du club. Maintenant, les comptes du CRB resteront bloqués jusqu'à ce que le joueur encaisse tout son argent et tout centime qui y entre sera automatiquement reversé au joueur jusqu'à épuisement de la dette. Le CRB a fait appel Il faut savoir aussi que c'est la deuxième fois que les comptes du club sont bloqués, à cause de l'affaire Talis. Nous apprenons, toutefois, que la direction du Chabab a fait appel de cette décision, et normalement le verdict, après le recours du CRB, sera rendu lundi prochain. -------------------- Talis : «Je n'ai pas à répondre à Gana» Contacté hier par nos soins, Talis n'a pas voulu trop s'étaler sur le sujet en nous expliquant que c'est son avocat qui est en charge de l'affaire. «C'est mon avocat qui vient de m'informer, que les comptes du CRB ont été bloqués. Moi, cela fait longtemps que je ne suis plus cette affaire, j'ai laissé mon avocat faire le nécessaire.» Concernant les accusations de Gana qui estime que l'ex-milieu de terrain du Chabab est manipulé par l'opposition qui lui aurait promis un poste dans le cas où elle reprenne le club, Talis n'a même pas voulu lui répondre. «Je ne connais pas cette personne et je ne veux pas lui répondre.» -------------------- Gana : «Notre réaction sera sévère» De son côté, le président Gana pense, comme il l'a indiqué hier, que Talis est manipulé. «Comment expliquer le fait qu'il ait eu recours à cela à deux reprises et à la même période, c'est-à-dire en fin de saison, au moment où on allait payer les joueurs. De toutes les manières, nous avons fait appel et je suis sûr qu'on obtiendra gain de cause. Talis dit que le CSA est l'actionnaire majoritaire, c'est donc le CSC qui va être le plus touché par cette affaire et non la SSPA dont le capital est de 75 millions. En tout cas, notre réaction sera sévère.» -------------------- Kalem «Gana est un menteur, c'est lui qui n'est pas venu au rendez-vous !» Comme on s'y attendait, le président du CSA Mokhtar Kalem n'a pas mis beaucoup de temps et surtout hésité à répondre à Gana qui l'a accusé d'être derrière l'annulation ou le report de la réunion du conseil d'administration, en tirant sur lui à boulets rouges. Kalem a été aussi virulent de son côté, en traitant carrément Gana de menteur. «Ce qu'il a dit est faux, c'est un menteur. Il était convenu qu'on se voit à 14h, mais il n'était pas au rendez-vous à l'heure. Il avait une réunion avec les joueurs, mais quand tu as d'autres attachements, quand des gens t'attendent, tu dois changer tes rendez-vous. Il y a ce qu'on appelle le respect des autres.» «La réunion était prévue à 14h, pas à 15h !» Kalem a fait savoir que lors de cette réunion, on devait étudier les bilans moral et financier de la saison qui vient de s'écouler, mais la réunion a été reportée à jeudi prochain après que le quorum n'ait pas été atteint. «J'ai attendu plus d'un quart d'heure, et à 15h, Zoubir Boudoau m'a appelé et m'a dit que Gana est là et qu'ils m'attendaient pour la réunion. Je lui ai dit que la réunion était prévue à 14h et qu'elle sera reportée à jeudi. Aziz était avec moi et il est témoin de ce qui s'est passé.» «Je m'appelle Kalem avec un grand K !» Kalem était, en effet, très en colère suite aux déclarations d'Azzedine Gana qui avait fait savoir que certaines personnes s'affairent ces derniers temps dans les coulisses dans le but de profiter de l'éventuelle rachat du club par une société nationale, afin de décrocher un poste au sein de la SSPA. «Je veux dire une chose. Je m'appelle Kalem avec un grand K, tout le monde me connait et le CRB c'est chez moi et c'est ma famille. Si je suis revenu, c'est pour aider le club et c'est sur la demande des autorités. Je ne vise aucun poste, ça ne me dit absolument rien.» «Où est le siège du club ? N'était Malek, on aurait tenu la réunion dans la rue» Kalem s'est demandé par la suite pourquoi la réunion allait avoir lieu au siège de la société d'un des membres du conseil d'administration, Malek Redha en l'occurrence, comme si le club n'avait pas de siège. «Le club est géré par la rue. Hier, nous avions un siège, mais aujourd'hui, n'était Malek qui a mis son bureau à notre disposition, je me demande où on aurait pu se réunir si ce n'est dans la rue. Je me demande pourquoi le siège du Caroubier n'a pas été rénové comme il n'a cessé de le promettre ? C'est le nom du CRB qui est sali, un aussi grand club ne trouve même pas un lieu pour réunir ses dirigeants.» «Qu'on arrête de mentir, c'est nous qui avons saisi le Président de la république» Kalem n'a pas omis d'évoquer un autre sujet, les lettres qui auraient été adressées au président de la république et au premier ministre, afin que l'Etat intervienne pour sauver le club, et que plusieurs personnes au CRB se disent derrière cette initiative. «Ce qui est curieux, c'est que tout le monde aujourd'hui dit que c'est lui qui a adressé des lettres au Premier ministre. Ce ne sont que des mensonges, c'est nous, la famille du CRB, et je ne dis pas que c'est Kalem, qui avons saisi le Président de la république pour qu'il intervienne pour sauver le CRB et l'aider. Nous l'avons fait pour l'intérêt de nos jeunes, et personne ne l'a fait, à part nous. Alors, qu'on arrête de mentir.» -------------------- Il aurait obtenu sa lettre de libération et signé à l'Ismaïly Angan, premier joueur à quitter le Chabab Nous avons déjà indiqué que Pascal Angan était sur le point de rallier les rangs de l'Ismaïly, après que le site officiel du club égyptien eut annoncé sa venue. Cette information vient peut-être de se confirmer, après que le joueur eut quitté l'Algérie en compagnie de sa famille, même s'il continue à démentir cette information, faisant savoir qu'il allait rejoindre la sélection béninoise. Cela dit, et selon des sources dignes de foi, le milieu de terrain du Chabab a bel et bien quitté Alger en direction du Caire où il avait rendez-vous avec les responsables de l'Ismaïly. Nos sources ajoutent que le joueur a dû obtenir sa lettre de libération, après avoir saisi la Fédération algérienne de football. Angan aurait exposé son cas à la FAF en présentant les preuves qu'il n'a pas été payé depuis plusieurs mois, et il aurait demandé à ce qu'on le laisse partir sans être obligé à recourir à la justice ou à la FIFA. La FAF a par la suite saisi la direction du Chabab pour délivrer au joueur sa lettre de libération, du moment que la loi est claire là-dessus, ce que les dirigeants du CRB ont dû exécuter. Il est à rappeler que le président de l'Ismaïly a déclaré récemment qu'Angan a signé un précontrat avec les Darawiches, et qu'il était attendu en Egypte pour tout conclure. «Je n'ai signé aucune lettre de libération pour Angan» De son côté, le président Azzedine Gana a nié avoir signé une lettre de libération ou un quelconque autre document faisant de pascal Angan libre de tout engagement, et a même menacé d'aller très loin dans cette affaire s'il apprenne que le joueur aurait signé quoi que ce soit avec l'Ismaïly. Il a encore une fois affirmé : «Angan est encore lié au CRB pour deux autres saison, nous aurons encore besoin de lui. Si on apprend qu'il a réellement signé à l'Isamaïly, nous aurons une autre réaction. Il ne peut pas partir comme ça, il doit négocier son départ et les dirigeants du club égyptien doivent également s'approcher de nous comme ils l'ont fait lorsqu'ils ont voulu avoir Slimani.»