Duel - L'élaboration du calendrier de la Ligue 1 pour la saison 2013-2014 a envenimé davantage les relations déjà brûlantes entre le CA Batna et la LFP présidée par Mahfoud Kerbadj. Sans faire dans l'amalgame, mais c'est à un véritable Chaoui que la Ligue de football professionnel (LFP) va avoir à faire dans ce qui est désormais appelé l'affaire JS Saoura-CA Batna, ce fameux match de la 8e journée de l'exercice écoulé qui a fait couler encre et salive, et un passage à la justice. Une première en Algérie, en effet, qu'un tribunal, celui d'Aïn M'lila, se penche et se saisisse d'une affaire de corruption présumée avant de prononcer un verdict en condamnant le président du club béchari à dix-huit mois de prison ferme et une forte amende à payer, ainsi que deux autres personnes, un agent de joueur et un troisième qui aurait des accointances avec le corps arbitral. Celui qui est derrière cette affaire n'est autre que le président du CA Batna, Farid Nezzar qui, apparemment, ne veut pas lâcher le morceau en allant au bout de sa démarche, celle de dénoncer la corruption et les corrupteurs, mais surtout de porter le dossier ailleurs, soit au niveau du tribunal arbitral sportif (TAS) et même à la Fifa s'il le faut. Le président du club batnéen estime qu'il a présenté suffisamment de preuves (PV de la police, enregistrements sonores et vidéos,...) pour que la JSS n'évolue pas en Ligue 1, alors que le calendrier, confectionné récemment par la LFP, mentionne le contraire. Un avis que ne partage pas la ligue qui a pondu hier un communiqué dans lequel elle s'attaque directement au président Nezzar «accusé» de mener une campagne de dénigrement contre les instances du football algérien, alors que l'affaire qui l'oppose à la JSS, dont le président est démissionnaire, est toujours en justice. Dans son communiqué, la ligue rappelle au président Nezzar que quel que soit le verdict de la justice, ce sont les structures chargées de la gestion du football national qui prendront les décisions qui s'imposent, conformément aux règlements généraux de la FAF. Soit en des mots plus clairs : le CAB a rétrogradé sportivement en Ligue 2 et il y restera. Point barre, comme l'a déjà annoncé Kerbadj dans divers organes de presse. Le communiqué de la ligue va encore plus loin en accusant Nezzar de s'accrocher désespérément au rêve de voir maintenir son club en Ligue 1, en utilisant des moyens et des prétextes fallacieux, en faisant un amalgame et en trompant l'opinion publique, notamment les supporters du club aurésien. Les menaces de Nezzar de recourir au TAS et à la Fifa ont certainement agacé la LFP qui a haussé le ton et averti le dirigeant batnéen de passer une nouvelle fois par la commission de discipline qui l'a déjà convoqué pour répondre de «ses agissements et mensonges qu'il répand de manière outrancière !» La LFP y va fort contre quelqu'un qui tente de défendre les intérêts de son club. La ligue précise que les règlements généraux de la FAF «n'ont pas prévu ce cas de figure, c'est-à-dire le remplacement d'un club relégué par décision disciplinaire par une formation reléguée sportivement». Enfin, la ligue souhaite que le CAB prenne part à la compétition lors de la prochaine saison 2013-2014, auquel cas le club sera rétrogradé en division amateur et ce, au moment où la direction du Chabab décide de boycotter le championnat.