«Quand on voit le bétail s'abreuver dans les eaux usées rejetées par les installations de la décharge qui ont cédé, il y a de quoi s'inquiéter !», nous dit un médecin. Pour lui, le constat est sans appel : «Dans les communes avoisinant la décharge, les cas d'asthme, de maladie de la peau, de maladies respiratoires, dont la tuberculose, se sont multipliés ces dernières années.» A la direction de l'environnement, on essaie, tant bien que mal, de défendre un projet qui, finalement, souffre surtout d'un manque de communication et d'un problème de sous-traitance. Car à lire le cahier des charges original du CET, la station d'Ouled Fayet correspondait au niveau d'exigence des standards internationaux. «La fermeture et la réhabilitation de la décharge ont été budgétisées et inscrites au plan quinquennal 2010-2014 de la wilaya d'Alger.» Il faut comprendre que, «pour des raisons techniques, on ne peut pas fermer la décharge du jour au lendemain». Interrogé sur la contamination des sols, notre interlocuteur argumente aussi : «L'étude livrée en 2008 a prévu d'extraire les biogaz et d'épurer les lixiviats par des turbines d'aspiration à la tête de chaque puits.» Selon lui et les chefs de projet que nous avons sollicités, les accusations relatives à la pollution de la nappe phréatique ne sont pas fondées, car sur place, «il n'existe pas de nappe, il s'agit d'un terrain argileux.» A Ouled Fayet, les habitants n'en démordent pas. «Nous avons travaillé toute une vie pour jouir d'une retraite tranquille. Nous n'avons pas demandé à nous réveiller et à nous endormir avec cette odeur insupportable», témoignent-ils en chœur.