A l'ère de la collecte sélective des déchets ménagers, leur recyclage et leur valorisation énergétique, nous nous échinons à faire dans le schéma conventionnel, voire obsolète. Une quantité très importante est acheminée vers les fosses de Ouled Fayet, site qui accueille des milliers de tonnes d'ordures journellement, exposées à l'air libre non sans polluer aussi bien les eaux de surface que la nappe phréatique par le dépôt dangereux des lixiviats. Ce chancre, qui échappe à notre intelligence, n'est pas sans générer une nuisance sur la santé des citoyens et leur environnement. C'est en tout cas le énième cri lancé par M. Benachenhou, président de l'Association de l'environnement de Baba Hassen qui ne saisit pas les motifs de la non fermeture définitive de la décharge de Ouled Fayet, source de pollution et de maladies respiratoires et de tuberculose, dont près de 45 000 cas ont été recensés durant les six dernières années, dans cette partie du cordon du sahel algérois, selon des sources hospitalières. Ce militant écolo n'a de cesse de frapper depuis douze années à toutes les portes pour faire entendre raison aux pouvoirs publics. Peine perdue ? Le Conseil d'Etat avait finalement tranché en 2007, en faveur des écolos et du bien-être des gens de la région. Mais c'était compter sans les «bien-pensants» qui se montrent réfractaires aux modes de traitement biologique et thermique qui s'opèrent par incinération ou compostage par méthanisation, sous d'autres cieux. Ces bien pensants avaient annoncé, en grande pompe, que des espaces verts ne tarderont pas à prendre la place de ces chancres dans l'espace urbain et suburbain ? Rien n'y fit. Les polluants domestiques continent, au risque de nous répéter, à charger les nappes phréatiques d'une part, et empester d'autre part le quotidien des riverains avec le lot de nuisances que sont les odeurs nauséabondes et les effluves de méthane libérés par les décharges publiques. Le hic est que les décideurs tiennent à débarrasser ces localités de cette poubelle à ciel ouvert en optant pour la solution simpliste : déplacer la plaie vers à quelques lieues de Baba Hassen ou Ouled Fayet. Comme si les habitants de Baraki, Meftah ou Megta'â Kheira sont des laissés-pour- compte pour ne pas dire des citoyens de seconde zone ! N'est-ce pas que l'urgence se fait sentir quant à la capitalisation du gisement que sont les déchets domestiques, à travers la mise en place non seulement de CET, mais d'installations de traitement et de valorisation ? Si en Allemagne, 70% des déchets municipaux sont recyclés ou compostés, chez nous, l'on n'a même pas réussi à mettre en place un centre de tri compostage des déchets domestiques, à même de produire de l'humus au sol. On fait l'impasse sur les technologies d'élimination des déchets permettant de générer du terreau pour la fertilisation des terres agricoles. On tourne aussi le dos – bien qu'on en parle beaucoup – aux énergies renouvelables, comme le méthane qui est converti par combustion en électricité. Mais là, me diriez-vous, c'est une autre histoire…