Histoire - Le jeune Omar Yacef, dit «Petit Omar», était un agent de liaison, désigné comme tel par son oncle Yacef Saadi. La Guerre de Libération nationale est adaptée au théâtre avec, cette fois, le «Petit Omar», ce jeune adolescent connu pour son engagement pour l'indépendance de l'Algérie et, surtout, figure emblématique, voire mythique, de la Bataille d'Alger, puisqu'il a eu à côtoyer Larbi Ben M'hidi, Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali... Ce personnage – celui du «Petit Omar» – dont le nom résonne tel un écho dans les rues de La Casbah – a été évoqué dans Thawret el-baraâ» (La révolution de l'innocence), dont la générale a été donnée, hier, sur les planches du Théâtre national algérien (TNA). Ecrite par Hocine Taïleb et mise en scène par Abbas Mohamed Islem, cette pièce raconte ce qu'était le «Petit Omar», son rôle au sein de l'organisation qui a orchestré la Bataille d'Alger et à laquelle il a participé activement. Le jeune Omar Yacef, dit «Petit Omar», était un agent de liaison, désigné comme tel par son oncle Yacef Saadi. La pièce met en scène l'héroïsme, le courage, la vaillance, la hardiesse, la détermination, le dévouement de celui qui assurait convenablement son rôle de «postier». Le jeu évolue dans une scénographie intelligente. En arrière-fond de la scène, une enveloppe grand format – c'est un élément scénique à portée métaphorique puisqu'il fait référence à la fonction d'agent de liaison qu'a occupée le Petit Omar durant la Bataille d'Alger – sur laquelle sont projetées des images de La Casbah, celle d'hier, à l'époque où se déroulait la Bataille d'Alger. De cette enveloppe se déroule une grande lettre qui se prolonge et occupe, en longueur, le tiers de la scène pour venir s'échouer sur le public, comme pour lui transmettre la dernière missive du jeune messager de la Révolution, en guise de testament pour l'Algérie de demain. S'exprimant sur la pièce, le metteur en scène, Abbas Mohamed Islem, dira : «Je voulais parler du ‘'Petit Omar'', ce jeune adolescent qui a sacrifié sa jeunesse pour l'indépendance de l'Algérie, pour dire aux adultes la nécessité de raconter et d'entretenir l'histoire de la Révolution algérienne à travers la mémoire de ceux et de celles qui l'ont faite. C'est dire aussi que la Révolution a été aussi l'œuvre d'enfants, et l'héroïsme du Petit Omar en est une preuve incontestable.» En outre, Abbas Mohamed Islem explique : «J'entame avec cette pièce qui aborde un pan de notre histoire une nouvelle expérience, alors que je suis habitué à traiter le théâtre pour enfant.» La pièce parcourt les chemins du passé, allant à la rencontre de l'un des symboles de la résistance du peuple algérien pour l'indépendance, qu'est le Petit Omar, et son engagement, malgré son jeune âge, dans des opérations de grande envergure dans le Bataille d'Alger, appelée par l'armée française «la guérilla urbaine». Né en 1944 à La Casbah d'Alger dans une famille originaire d'Azeffoun (Tizi Ouzou), Omar Yacef a été nourri par un discours patriotique récurrent, appelant au combat pour l'indépendance de l'Algérie. Il est mort le 8 octobre 1957, avec Ali Ammar, Hassiba Ben Bouali et Hamid Bouhamidi, à la suite du dynamitage de la maison dans laquelle ils s'étaient retranchés. Produite par le Théâtre national algérien (TNA) dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance, Thawret el baraâ est l'œuvre de l'Association théâtrale Achbal Aïn Bénian.