Saisies - Le trafic de drogues, vu l'importance des quantités saisies ces dernières années, à travers le territoire national, constitue une véritable menace et un autre défi auquel l'Algérie se doit de faire face. Un rapport des services de sécurité indique que treize tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les cinq premiers mois de l'année 2013, alors que quarante et une tonnes de drogue ont été saisies durant les quatre premiers mois de cette même année par les services des douanes.«Depuis bientôt deux à trois ans, le trafic des stupéfiants a pris de l'ampleur et les quantités saisies sont témoins de la gravité du phénomène auquel l'Algérie est confrontée», avait récemment indiqué le directeur de la sécurité publique et de l'emploi au commandement de la Gendarmerie nationale, le Colonel Mohamed Tahar Benaâmane. Malgré ces saisies record, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur les quantités qui ont pu passer entre les mailles du filet, notamment celles destinées à la consommation locale. Ces dernières sont calculées parmi les 90% des drogues qui transitent par le territoire. C'est dire ! Bien que pour les services de sécurité, la lutte soit au quotidien en s'adaptant aux méthodes des narcotrafiquants, force est de constater que ces derniers s'adaptent aussi aux dispositifs mis en place par les divers éléments des services de sécurité. Ainsi, le commissaire de police Merazka Azzeddine, chef du service central de lutte contre le commerce illicite de la drogue à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), indiquait récemment que «les investigations ont révélé que les trafiquants de drogue utilisent un subterfuge pour faire passer cocaïne et héroïne, qui consiste à introduire ces produits dans leur estomac» ! Au titre de ces saisies, 6 336 personnes ont été arrêtées. Pour l'heure, il ne fait plus mystère de la principale provenance de ces poisons, en l'occurrence : le Maroc. Un pays considéré comme l'un des plus grands producteurs de cannabis au monde avec une quantité avoisinant les 100 000 tonnes/an. L'ampleur est telle que les plus hautes autorités se prononcent régulièrement sur la question. A l'instar du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui avait déclaré mardi à la chaîne russe Roussia El-Yaoum (Russie aujourd'hui), en marge de sa visite à Moscou, que «ce qui préoccupe l'Algérie actuellement est le problème du trafic de drogue», car, a-t-il expliqué, l'Algérie «est presque visée». Il a précisé à ce propos que des «quantités importantes de drogue sont régulièrement saisies par les forces de l'ordre algériennes», ajoutant que l'Algérie «espère une collaboration du Maroc frère pour lutter contre le trafic de drogue».