Constat - Le Maroc est non seulement un des principaux fournisseurs au monde de cannabis, mais sert aussi de «zone de transbordement» de la cocaïne provenant de l'Amérique latine pour l'introduire en Europe. C'est ce qu'affirment le département d'Etat américain et l'ONU dans leurs derniers rapports mondiaux sur le trafic de drogue. Dans son rapport publié au courant du mois de mars sur «la stratégie de contrôle international des narcotiques» et remis au Congrès, le département d'Etat a souligné que «le Maroc reste une principale source du cannabis, devancé seulement par l'Afghanistan dans la production du haschisch ou résine de cannabis». Il a indiqué, en outre, que «la plupart des grandes expéditions de haschisch marocain, à destination de l'Europe, sont transportées par bateaux à moteur et par d'autres petites embarcations». A ce propos, il précise que «compte tenu de sa situation géographique et de ses infrastructures de transport, le Maroc sert de zone de transbordement pour la cocaïne en provenance d'Amérique latine qui est introduite clandestinement par l'Afrique de l'Ouest pour l'acheminer vers l'Europe». Notant que la production du cannabis reste «une culture de rente importante» au Maroc, le département d'Etat américain précise que cette activité illégale, menée dans les régions productrices traditionnelles du Nord marocain, «a un impact économique considérable sur la population locale étant donné les conditions de pauvreté qui règnent dans ces zones où le cannabis est cultivé». Citant des chiffres, le rapport américain estime que «la culture de cannabis procure des revenus à 800 000 personnes, et représente 3,1% du PIB agricole du Maroc». Pour sa part, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié un nouveau rapport sur «les tendances mondiales des cultures illicites et de la production de drogues d'origine végétale». Cette organisation onusienne a, également, affirmé que «la production de résine de cannabis tend à se concentrer dans quelques pays seulement, dont les principaux sont le Maroc et l'Afghanistan». Citant les estimations des autorités marocaines, l'ONUDC indique que la superficie nette des cultures illicites s'établirait à 47 500 ha. Ce rapport onusien soutient que «de grandes quantités de résine de cannabis gagnent l'Europe, via l'Espagne principalement, depuis le Maroc». En conséquence, poursuit l'ONUDC, «le marché européen de la résine de cannabis continue d'être principalement approvisionné par le Maroc». A ce sujet, le document note que «la plupart des pays d'Europe indiquent que la résine saisie continue de provenir du Maroc», alors que l'Espagne continue «de servir de voie d'accès importante pour la résine marocaine à destination de l'Europe». Des informations provisoires indiquent que «46 % des saisies mondiales de résine de cannabis ont été effectuées en Espagne dont les autorités rapportent que 85 % des quantités saisies proviennent de ce pays». Défaillances dans la prise en charge L'Algérie manque de structures scientifiques spécialisées. Face à ce constat, le Pr Farid Kacha, chef de service à l'hôpital psychiatrique de Chéraga (Alger) a insisté, dans son allocution à l'issue de cette journée parlementaire, sur la nécessité d'introduire une formation universitaire spécialisée dans la prise en charge des toxicomanes, arguant que la consommation de drogues est «une maladie chronique» qui touche particulièrement les jeunes. Il soulignera dans son intervention que «l'effet de la drogue, notamment sur le cerveau, est dévastateur» évoquant par la même le phénomène de violence lié directement à la prolifération de la drogue au sein de la société.