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Histoire / Algérie - Espagne
Souvenirs fragmentés, isolés, distanciés...
Publié dans Info Soir le 04 - 07 - 2013

Débat - «Algérie - Espagne 50 ans : balance et perspective» est l'intitulé de la conférence organisée, hier, à l'Institut culturel espagnol Cervantès.
Cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre de la clôture du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, a regroupé trois spécialistes, abordant chacun un thème différent, ayant trait tantôt à l'économie, tantôt à l'Histoire, tantôt à la culture.
Selon Rafael Bustos, docteur en sciences politiques, spécialité Relations internationales, et professeur de Relations internationales à l ́Université la Complutense de Madrid, a estimé que les relations algéro-espagnoles dans les différents domaines, notamment économiques sont en nette augmentation, voire en hausse importante.
«De différentes natures, ces relations entre l'Algérie et l'Espagne sont consolidées et en pleine expansion, elles s'annoncent positives et constructives, elles sont bien élaborées et ce, de façon complète et diversifiée», a-t-il dit. «Toutefois, cette relation proche entre les deux pays ne se résume pas à un demi-siècle, elle remonte bien loin dans le temps. Elle est historique. Et il se trouve que l'histoire, voire la mémoire collective espagnole ne donne pas une vue intégrale de la relation historique entre les deux pays. Elle en donne seulement des souvenirs.»
Ces souvenirs sont fragmentés, isolés, distanciés, irréguliers. L'histoire n'a pas montré et ce, de manière continue et avec des connaissances aussi bien accessibles que complètes, l'étendue de cette relation qu'entretiennent les deux pays depuis plus d'un millénaire.
«Quand on évoque la relation entre l'Algérie et l'Espagne dans l'histoire, on l'évoque d'une façon discontinue, irrégulière et espacée dans le temps ; on ne trouve pas de fil conducteur permettant de restituer dans sa globalité l'histoire de cette relation.»
Pour étayer ses propos, Rafael Bustos explique : «Lorsque j'ai interrogé un panel d'Espagnols sur la capitale non européenne la plus proche de Madrid ou de Barcelone, très peu savaient qu'il s'agissait d'Alger.»
Cela dit, la proximité géographique ne correspond pas à la proximité mentale.
Il y a donc une méconnaissance de l'autre notamment sur le plan culturel et civilisationnel.
C'est ainsi que Youssef Saïah, docteur en droit, licencié en philosophie et histoire, animateur d'émissions littéraires sur Canal Algérie «Expression livre» et «Papier bavard» sur la chaîne III, s'étonne, quant à lui, de la méconnaissance des uns et des autres.
«Car même chez-nous, on ignore tout sur la culture espagnole, hormis quelques représentations qui s'avèrent cependant raides et figées, tels le flamenco ou Miguel Cervantès et même là, je me demande si on le connaît pour ses œuvres littéraires ou pour la grotte qui porte son nom. Les relations entre l'Algérie et l'Espagne remontent bien loin dans l'Histoire», reconnaît-il.
C'est alors que déjà lorsque l'Andalousie était musulmane, il y avait eu un contact réciproque, un flux incessant d'échanges et un partage permanent entre les deux rives.
«La langue espagnole a commencé à avoir un rapport relationnel avec le Maghreb en Andalousie. De nombreux mots arabes sont passés dans la langue espagnole», a relevé Youssef Saïah.
Il a expliqué aussi qu'après la chute de Grenade en 1492, et lors de la Reconquista, l'Espagne a annexé, dans sa politique d'expansion, des régions de la rive sud de la Méditerranée, dont Oran.
«Là, l'on assiste à un renversement de la situation : la langue espagnole commençait à pénétrer dans la culture arabe et à se greffer au tissu linguistique régional», a-t-il souligné.
Plus tard, l'émigration espagnole en Algérie pendant la colonisation française, émigration qui s'est intensifiée surtout avec la guerre civile de 1936, a fait que «la langue espagnole et, par conséquent, les habitudes culturelles vont s'installer en Algérie – et au sein même de la société algérienne. La langue va entrer dans le quotidien, dans le langage courant, usuel».
Beaucoup reste à faire
Mohamed Laïchoubi, ancien ministre du Travail (1994 -1996), ministre de la Jeunesse et des Sports (1997-1999), ambassadeur d ́Algérie en Roumanie, et membre de la Real Academia española des sciences et finances, a estimé que malgré l'amélioration et l'essor des relations entre l'Algérie et de l'Espagne notamment dans le secteur économique, il n'en demeure pas moins que cette relation reste insuffisante, car elle a besoin d'être fructifiée, déployée, largement élargie à un autre domaine, celui des ressources humaines, c'est-à-dire culturel et ce, pour mieux renforcer ce partenariat, le rendant permanent, performant et plus efficient. Autrement dit, il faut mettre en place une dynamique appropriée et équitable ainsi que créer un effet entraînant et avantageux. Quant à la question de savoir pourquoi les Algériens n'ont pas une connaissance complète de voisinage de l'autre, Mohamed Laïchoubi, répond : «On peut l'expliquer par trois facteurs. Il n'y a pas une dynamique linguistique qui est le véhicule de la culture et de l'histoire espagnoles comme c'est le cas du français, qui est historiquement ancré dans le paysage linguistique algérien. Il y a aussi qu'il n'y a pas une forte émigration algérienne en Espagne – celle-ci est récente – contrairement à celle en France. Il y a également que les deux pays étaient, chacun à une époque, si préoccupés à résoudre leurs problèmes, leurs préoccupations et leurs conflits internes qu'ils n'ont pas pris le temps de jeter l'un sur l'autre un regard rapproché et partagé.»


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