Résumé de la 48e partie - Marcelle est inquiète parce que Berthet applique les méthodes qui permettent de localiser une tumeur... Attendez dans mon cabinet.» Une attente interminable pendant laquelle je vécus toutes les affres de ces malades qui avaient subi la même expérience et que j'avais observés pendant des années... C'était moi alors qui avais pour tâche de les rassurer en leur disant : - «Il ne faut surtout pas vous énerver ! Le professeur est très méticuleux n'est-ce pas préférable pour votre tranquillité future ? Ce ne sera que lorsqu'il verra tout à fait clair dans votre cas qu'il pourra commencer un traitement.» Paroles de consolation banales ne produisant généralement que peu d'effet sur le moral du malade obsédé par la crainte de ce qu'il risque d'apprendre d'un instant à l'autre... Mais paroles quand même réconfortantes. Il n'y eut personne pour me les dire... Berthet me savait forte ! S'il avait pu deviner à quel degré je me sentis faible pendant cette attente ! — Il revint enfin : - «Vous allez penser, Marcelle, que je vous ennuie beaucoup ; les nouveaux clichés sont plus nets. Nous touchons au but, mais il ne sera atteint que si vous acceptez que l'on vous fasse demain une bronchoscopie.» - «Vous tenez absolument à employer cet instrument de torture ?» - «C'est nécessaire, Marcelle... Je vous attendrai demain matin à la même heure. Et n'oubliez pas de rester à jeun !» — Je ne me souviens même plus si je remerciai, en partant, ce jour-là, mon ancien Patron pour tout le temps qu'il prenait à m'examiner. J'étais bouleversée à l'idée de subir l'examen impitoyable du bronchoscope. Ce n'était pas l'appareil en lui-même - ce long tube que l'on introduit dans la bouche pour le descendre au fond de la trachée - qui me faisait peur, mais ce qu'il révélerait ! Je connaissais la méthode de Berthet quand il utilisait le bronchoscope, c'était uniquement pour voir si oui ou non, le patient avait un cancer du poumon ! Je n'ignorais pas non plus qu'il ferait glisser, dans le tube, une pince articulée lui permettant de prélever un morceau de tissu pulmonaire qu'il croyait atteint par le mal. Il le ferait remonter ensuite au grand jour et examiner au microscope, parcelle par parcelle, pendant huit jours consécutifs... Puis ce serait le diagnostic infaillible se résumant en l'une ou l'autre phrase «Elle a un cancer», que l'on prendrait bien soin de ne pas prononcer devant moi, ou bien «ce n'est pas cancéreux !» que l'on s'empresserait de répéter pour me rassurer pleinement. — Si Berthet me faisait revenir demain pour renouveler sur moi l'odieuse exploration du poumon, à laquelle j'avais tant de fois assisté pour d'autres, c'était parce qu'il avait de fortes présomptions que je sois atteinte...et un cancer du poumon, c'est pratiquement incurable. — Berthet ne m'avait pas encore dit - il ne me l'a d'ailleurs jamais dit ! - que j'en avais un, mais les présomptions étaient déjà fortes après ce deuxième examen. (A suivre...)