Urgence - Il est impératif de prendre les doléances de la Fédération algérienne des consommateurs en considération. La sourde oreille ne fait que multiplier les risques. Dans certains pays musulmans, comme la Turquie et la Malaisie, durant le mois de ramadan les prix des produits alimentaires baissent. La raison, c'est que les commerçants pendant ce mois de grande consommation, se solidarisent avec le consommateur. Dans notre pays, c'est le contraire qui se produit. C'est ce que nous avons appris des animateurs de la Fédération algérienne des consommateurs, lors d'un point de presse animé hier. Sur le plan des activités commerciales et d'organisation, le marché local vit une perturbation. A cela s'ajoute le recul de la production nationale estimé entre 70 et 80 %. Ce recul est dû au manque de planification dans le domaine agricole... Pour garantir la sécurité alimentaire du citoyen, la Fédération algérienne des consommateurs suggère de mettre en place un cahier des charges, pour mettre fin à la spéculation et aux pratiques des intermédiaires. Dans son intervention, Hariz Zaki, président de la Fédération, a qualifié ces pratiques de déloyales. Le manque de marchés de proximité et de coordination entre les agents publics chargés du contrôle, sont parmi les raisons ayant conduit à cette flambée. De son côté, Mustapha Zebdi, a estimé que le pouvoir d'achat des algériens s'est dégradé. «Nous avons constaté une augmentation sensible des prix durant les deux dernières années», a-t-il dit à ce sujet. Selon lui, «plus de 64 % des produits alimentaires importés ont connu une hausse allant jusqu'à 84 %. Cela alors que sur les marchés mondiaux, les prix n'ont pas connu de hausse» .C'est ainsi que le pouvoir d'achat des Algériens a chuté de 30 %. Evoquant la hausse des prix de la sardine, Zebdi dira qu'il n'y a «aucune raison pour l'augmentation des prix» de ce produit. Si le citoyen recourt à un grand approvisionnement à la veille du mois de ramadan, c'est parce qu'il «n'a plus confiance en l'Etat». Cependant, le consommateur ne se heurte pas uniquement à cette flambée continuelle des prix. Hacen Menouar, le chargé de la communication à la Fédération des consommateurs a mis l'accent sur d'autres volets liés au service public. Dans ce contexte, il a évoqué la dégradation des routes et le manque du carburant. «Le consommateur ne peut s'aventurer à aller loin pour passer ses vacances», à cause du manque du carburant enregistré ces derniers jours. Ce manque constitue aussi «un frein à l'économie nationale», alors que la dégradation de l'état des routes, engendre, selon ce conférencier, des embouteillages. Pendant que le consommateur paye 4 % de la facture de l'AEP sur la qualité de l'eau, il achète parallèlement l'eau minérale, car celle du robinet n'est pas potable. Le conférencier est revenu sur la G3, la généralisation d'Internet. Sur ce, il dira que le ministre du TIC, évoque le dossier djezzy pour prétexter les retards mis dans ce domaine. Reprenant la parole, Zebdi dira que «nous sommes une association sociale qui active en recourant à la sensibilisation, à la dénonciation et à l'arme du boycott ...». Au sujet du problème de la tarification imposée par les boulangers, il dira que «la grande arnaque se trouve dans le pain » - Les animateurs de cette conférence de presse, qui ont abordé le trafic du carburant au niveau de nos frontières, ont dénoncé l'absence de l'Etat, selon eux. «Des citernes de Naftal déversent le carburant dans des bâches à eau. D'autres citernes se chargent de la récupération de ce produit. On dirait que les gens qui ont pour activité le trafic du carburant ont des registres du commerce». Et d'interpeller : «Le ministre de l'Energie doit s'occuper du citoyen !». Pour eux, «si l'Etat ne combat pas le trafic du carburant, c'est parce qu'il s'agit de l'achat de la paix sociale ... ». Un achat qui se fait au détriment du bon citoyen et de l'économie nationale !