Sécurité - Sénégalais, Nigériens, Tchadiens, Camerounais, Maliens, sont autant de nationalités subsahariennes qui, ces dernières années, trouvent en certaines villes d'Algérie un eldorado porteur d'espoir et une réponse à leurs conditions socioéconomiques difficiles. Le choix des canaux clandestins pour parvenir à leurs fins, l'argent que brassent le trafic de drogue, de la fausse monnaie et le charlatanisme, ne laisse pourtant d'autre choix aux services de sécurité que celui d'empêcher que le phénomène ne s'amplifie et finisse par échapper à tout contrôle. D'autant que certains parmi ces clandestins n'hésitent pas à utiliser notre territoire, en s'adonnant à toutes sortes de délits et parfois de crimes à des fins purement opportunistes. L'opportunité étant de générer le maximum d'argent afin de rejoindre la rive nord de la Méditerranée. Et même si on ne peut généraliser, force est de constater que pour la plupart de ces clandestins, le chemin semble ainsi tracé. Et dans ce bras de fer qui oppose les services de sécurité à ces populations, le drame n'est jamais à écarter. Ainsi, une intervention des gardes-côtes d'Annaba pour déjouer une tentative d'émigration clandestine dimanche dernier, a fait deux morts, un garde-côte et un émigrant clandestin, ainsi que cinq blessés (deux gardes-côtes et trois émigrants clandestins). Le drame s'est, pour rappel, produit en mer, au nord de Ras El-Hamra, lorsque devant le refus d'obtempérer des six occupants d'une embarcation de fortune qui tentait de quitter clandestinement les eaux territoriales algériennes, les gardes-côtes ont tiré des coups de feu de sommation, puis en direction du moteur. L'embarcation qui n'a pas stoppé, a foncé en direction du Zodiac des gardes-côtes qu'elle a violemment heurté. Le choc a provoqué la mort par balle perdue d'un émigrant clandestin, mort sur le coup, tandis qu'un garde-côte, touché à la tête, a succombé à ses blessures, a expliqué la même source, ajoutant que la collision entre les deux embarcations a occasionné des blessures à deux gardes-côtes et à trois émigrants clandestins. Dans la matinée de la même journée, les gardes-côtes ont réussi à déjouer une autre tentative d'émigration clandestine, en arrêtant dix-sept jeunes qui tentaient de traverser la Méditerranée. Parmi les personnes arrêtées, à l'issue d'une poursuite qui s'est déroulée sans incident, se trouvaient trois mineurs originaires de la wilaya d'Annaba, selon cette même source. Les personnes arrêtées, 22 au total durant la journée d'hier, ont subi des examens médicaux avant d'être présentés devant le procureur de la République près le tribunal d'Annaba, ont indiqué les services du groupement territorial des gardes-côtes.