Directive L?arabe comme langue d?enseignement, le programme sera «algérien» et les établissements doivent répondre aux normes dictées par la loi. Ce sont là les trois critères qu?impose la tutelle pour l?ouverture d?écoles privées énoncés par le ministre de l?Education nationale, hier, lors d?une réunion organisée à l?ITE de Ben Aknoun, à laquelle étaient conviés, pour la «première» fois, les responsables des écoles afin de débattre du cahier des charges. Celui-ci a été soumis à l?appréciation des «professionnels» qui, jusque-là, sont considérés par la tutelle comme exerçant dans l?illégalité. Ils devront animer, à cet effet, des ateliers et présenter leurs recommandations. «C?est seulement après concertation des concernés que le cahier sera définitivement adopté», a déclaré le ministre de l?Education, sans pour autant fixer une échéance. Il faut savoir que «les responsables des écoles privées bénéficient d?un délai de plus d?une année pour se conformer aux normes définies», d?une part, par le décret exécutif n°04-90 du 24 mars 2004 fixant les conditions de création, d?ouverture et de contrôle de ces établissements et, d?autre part, le cahier des charges. «Ce délai se prolongera jusqu?à septembre 2005», a précisé Benbouzid. S?agissant du financement engendré pour la construction d?une école répondant aux normes de sécurité et de pédagogie, Benbouzid a affirmé : «Pour le secteur public, ce coût varie : 2,5 milliards de centimes pour le primaire, 5 à 6 milliards pour un CEM et entre 14 et 15 milliards pour un lycée.» Concernant les droits d?inscription, le ministre a expliqué que «ces frais ne sont pas imposés par la tutelle, mais un seuil à ne pas dépasser est fixé selon les cas». Ce qui est, en revanche, permis, c?est l?enseignement de matières «optionnelles», à savoir les langues étrangères et des matières annexes. Si certains responsables d?écoles privées ont refusé de commenter les propos du ministre, d?autres ont, en revanche, relevé «l?énorme obstacle» que pourra constituer la «question des infrastructures». Il est, toutefois, utile de préciser que ni la tutelle ni les associations ne connaissent le nombre effectif des écoles privées en activité depuis l?avènement de la loi sur les associations. Le seul chiffre révélé par Benbouzid porte sur le nombre d?élèves inscrits dans ces écoles estimé par son département à «25 000 répartis sur Ghardaïa, Alger, Annaba et Constantine». Il faut rappeler que l?ouverture des écoles privées s?inscrit dans le cadre de la réforme du système éducatif. Réforme pour réforme, on s?interroge alors sur la différence entre les secteurs public et privé en matière d?enseignement. Nous serons fixés dans les prochains jours.