«Nous allons retirer l?agrément aux écoles privées qui refusent de respecter le programme du système éducatif national et d?enseigner la langue arabe.» Ce sont là les propos du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, hier en marge de la conférence des ministres de l?Education de l?Union africaine (Comedaf II) au Palais des nations. Ces écoles devront choisir entre l?introduction de la langue arabe dans leur programme éducatif conformément aux directives du cahier des charges du ministère de l?Education nationale ou disparaître, a-t-il ajouté. Irrité, le président précisera qu?il s?agit d?une affaire très sérieuse. «Il faut savoir qui nous sommes», dira-t-il, avant de faire part de son mécontentement de voir des enfants de cinq ou six ans ne maîtrisant pas du tout la langue arabe. Ce qu?il qualifiera d?aberrant. Encourageant l?apprentissage des langues étrangères pour une plus grande ouverture du pays sur le monde qui l?entoure, le président précisera que cela ne doit surtout pas se faire au détriment de la langue nationale. Allant même plus loin, Bouteflika s?est dit prêt «à annuler toutes les réformes si elles touchent à l?un des fondements de l?identité nationale», à savoir la langue arabe. Les écoles privées sont donc tenues de revoir leurs programmes scolaires basés essentiellement sur la langue française. «Une langue que l?on pourrait enseigner dès la première année scolaire, mais il est tout à fait clair que toute institution privée doit enseigner la langue nationale», dira M. Bouteflika. Il appellera, à cet effet, le ministre de l?Education à se montrer intraitable sur ce plan. Le département de Benbouzid a, d?ailleurs, lancé un ultimatum d?un an effectif depuis le début de l?année en cours, afin que toutes les matières soient enseignées en arabe. Quelques mois auparavant, c?était le ministère du Commerce qui avait invité les écoles privées à s?inscrire au Registre du commerce. Notons que notre pays compte plus de 135 écoles privées accueillant quelque 80 000 élèves. Elles doivent leur existence officielle au décret exécutif n°004-90 du 24 mars 2004 qui a fixé les conditions de création, d?ouverture et de contrôle d?établissements privés d?éducation. Des établissements qui ont connu un réel engouement, ce qui explique leur prolifération rapide à travers le territoire national. Une progression qui risque de se voir stoppée net au cas où ces écoles continueraient à bouder la langue arabe.