Résumé de la 1re partie - James B. a trompé la vigilance de sa mère. Les caméras du supermarché le montrent en compagnie de 2 autres enfants, puis plus rien... Effectivement, ils ne manquent pas et, grâce à eux, on peut suivre le trio à la trace. Ils sont sortis du centre commercial, sont passés devant le grand magasin Marks & Spencer et ont tourné à droite dans Stanley Road. Ensuite, ils ont quitté le quartier de B. pour se rendre dans un autre quartier populaire, celui de W., près du port... Et c'est là que la situation bascule... Ralph B., le père de James, qui a été alerté à son travail et qui a rejoint sa femme, écoute, en compagnie des policiers, les témoignages grâce auxquels on peut reconstituer le trajet des enfants. Qu'est-ce que tout cela signifie ? Ils ont marché pendant trois kilomètres, longeant des maisons tristes en brique rouge et une voie rapide. Plusieurs personnes ont vu alors James, qui paraissait fatigué et qui pleurnichait. Les deux garçons le traînaient par la main. Ils sont arrivés ensuite devant un terrain vague, avec un réservoir à eau désaffecté et des canettes de bière qui traînaient un peu partout. Cette fois, James B. pleurait carrément et avait une grosse bosse au front. Une vieille dame les a accostés. «Mais pourquoi pleure-t-il comme cela, ce bébé ?» L'un des deux garçons lui a répondu avec beaucoup d'assurance. «Il s'est perdu. On l'emmène au commissariat.» La dame n'a pas insisté et les témoignages s'arrêtent là. Ou plutôt, non : il y a un autre témoignage et il est tout ce qu'il y a de plus inquiétant. Peu avant, Mme B., une autre cliente du supermarché, avait perdu de vue son petit garçon et elle l'avait retrouvé en compagnie de deux enfants d'une dizaine d'années, qui l'avaient abordé. À son approche, ils s'étaient enfuis. Cette fois, tout change. Ce n'est pas par hasard que les deux petits inconnus sont partis en compagnie de James. Il s'agit d'un acte prémédité. Ils rôdaient dans le magasin à la recherche d'un enfant pour... l'enlever ! L'affaire prend soudain un tour à la fois angoissant et monstrueux ! Et, deux jours plus tard, le dimanche 14 février à quinze heures, c'est la terrible découverte qui justifie les pires appréhensions : on retrouve le corps atrocement mutilé de James B. sur une voie ferrée, non loin du lieu où il a disparu. Il a été torturé, puis battu à mort. Le meurtre est si sauvage que la police se refuse à préciser la nature exacte des blessures. L'émotion est sans précédent dans toute l'Angleterre à l'annonce non seulement du crime, mais de l'identité des meurtriers présumés. Car, si ce sont bien eux, c'est une chose qui ne s'est encore jamais produite ! La photo des caméras montrant le petit James entre ses deux ravisseurs de dix ans est floue, mais le ministère de la Défense la retravaille, à la manière de ce qui a été fait pendant la guerre du Golfe. Elle est diffusée lors d'une émission populaire de télévision, Crime watch, faisant des appels à témoins. Le commissaire Albert Kirby, de Liverpool, demande à tous ceux qui pensent avoir reconnu les gamins de le faire savoir. Les appels téléphoniques sont très nombreux, plus de quatre cents, et les deux mêmes noms reviennent fréquemment... En fait, il ne s'agit pour les policiers que d'une confirmation, car deux suspects ont déjà été appréhendés. Leur arrestation s'est faite très discrètement, presque secrètement, pour éviter les émeutes. (A suivre...)