Entretiens - A une semaine de l'élection présidentielle, le président de transition a reçu des représentants des Touareg ayant signé un accord de paix avec le gouvernement. Les entretiens entre les deux parties se sont portés sur la paix et la réconciliation. Avec le président Dioncounda Traoré, «nous avons parlé de la paix, nous avons parlé de la réconciliation», «j'appelle tous les fils de ce pays (...) à œuvrer à trouver une solution aux rébellions récurrentes», a déclaré au nom des délégués touareg Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh à l'issue de l'audience à la résidence présidentielle. Le président Traoré, lui, ne s'est pas exprimé à la presse. Une grande discrétion a entouré jusqu'à la dernière minute cette rencontre, à laquelle ont participé sept membres du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), signataires d'un accord de paix avec le gouvernement malien le 18 juin à Ouagadougou. Cette audience s'est tenue en prélude à une réunion prévue, ce lundi, dans la capitale malienne pour «le suivi-évaluation des accords de Ouagadougou" signés le 18 juin, a expliqué à la presse au nom des deux groupes Ibrahim Ag Mahmoud Assaleh à l'issue de la rencontre, qui s'est déroulée à la résidence du président Traoré. Cet évènement a pris de cours de nombreux Maliens, ayant l'esprit à la campagne électorale pour la présidentielle de 28 juillet prochain, ou inquiets en raison de la situation dans le nord du pays. Car les préoccupations sécuritaires ne manquent pas dans cette vaste zone, incluant les régions de Kidal, Tombouctou et Gao qui furent occupées près de dix mois durant par des groupes jihadistes, pendant que le Mali traversait une profonde crise politique marquée coup d'Etat militaire en mars 2012. Ainsi, à Kidal, une bombe artisanale a été découverte en plein centre-ville, dans la matinée d'hier, dimanche. Deux jours auparavant, la ville avait connu des violences meurtrières entre Touareg et des membres d'autres communautés. Alors qu'avant-hier, samedi, cinq agents électoraux et un élu local qui préparaient le scrutin avaient été enlevés à Tessalit, au nord de Kidal, par des hommes armés soupçonnés d'être du MNLA. Ils ont été libérés le lendemain. Les représentants des groupes rebelles touareg sont généralement basés dans le nord du Mali, notamment leur fief de Kidal ou à l'étranger. Le MNLA avait pris le contrôle de Kidal en février 2013, à la faveur de l'intervention de l'armée française en janvier 2013 qui avait permis de chasser ses anciens alliés jihadistes. Les rebelles touareg ont refusé la présence de l'armée et de l'administration maliennes à Kidal jusqu'à la signature de l'accord de Ouagadougou, qui a permis le cantonnement dans la ville de ses hommes, en parallèle avec l'arrivée début juillet de 150 soldats maliens, puis du retour de l'Administration.