Drame - En fin d'après-midi du 17 juillet 2007, Sao Paulo, l'une des plus grandes villes brésiliennes est inondée par des pluies diluviennes d'une rare intensité. A Sao Paulo, un tel déluge n'a rien d'inhabituel. Mais il perturbe le trafic à destination et au départ de l'aéroport de Congonhas (situé à 8 kilomètres du centre-ville). A 800 km de là le vol Tam Airlines 3054 arrive d'une ville du sud du pays Porto Alegre (capitale de l'Etat du Rio Grande do Sul). L'airbus A 320 doit se poser à Sao Paulo après 90 minutes de trajet. Avec 181 passagers, c'est un vol intérieur comme un autre. Mais il prend une tournure particulière pour le commandant Enrike Di Sacco. Son copilote vient, en effet, d'apprendre que les précipitations ont conduit à la fermeture de la piste 35 gauche : la principale de l'aéroport de Sao Paulo. «Mesdames et messieurs, la météo risque de nous empêcher d'atterrir à Congonhas comme prévu. Nous vous tiendrons informés», annonce le copilote aux passagers via le haut parleur. Congonhas est un des aéroports les plus fréquenté au monde où on y atterrit toutes les 90 secondes. Ses appareils assurent le trafic de passagers et de fret à destination et au départ de la capitale économique du pays. Malgré cette stature internationale, l'aéroport a mauvaise réputation parmi les pilotes. Au cœur de la ville, il est entouré d'infrastructures, de bureaux, de rues... Mesurant à peine deux kilomètres la piste 35 gauche est plutôt courte pour les gros avions de lignes. Qui puis est, elle se trouve au sommet d'une colline descendante particulièrement dangereuse. «Compte tenu de son emplacement, cet aéroport ne laisse aucune marge d'erreur», affirme l'expert, Carlos Camacho. Il s'occupe de la sécurité pour le syndicat national des pilotes. «A l'approche de la piste, on a des sueurs froides», ajoute-t-il. En effet, pour la plupart des pilotes, c'est comme se poser sur un porte-avions. C'est ce qui fait de Congonhas un des aéroports les plus traites du monde. Quand les pilotes s'apprêtent à atterrir à Congonhas, ils s'inquiètent plus que dans n'importe quel autre aéroport du pays. La veille un avion de transport régional de Pantanal Airlines était sorti de la piste. Plusieurs témoins avaient affirmé qu'une catastrophe avait été évitée de justesse lorsqu'un Boeing 737 avait dérapé avant de s'arrêter au bord de la piste 35 gauche. Vers 18h45, l'annonce de la disponibilité de cette piste redonne le sourire à l'équipage mais aussi aux passagers. Qui pouvait se douter qu'en cette fin d'après midi d'été, l'une des plus terribles catastrophes aériennes qu'ait connue le continent américain allait se dérouler dans les minutes qui suivront.... Lire demain : «Brésil : Sao Paulo retient son souffle»