Résumé de la 3e partie - Le problème du surplus de poids des bagages réglé, Mounia embarque enfin dans un avion en direction d'Alger. Elle se demande si l'homme qui l'a aidée se rend aussi à Alger. Dès que l'avion a atteint sa vitesse de croisière, Mounia, assise à côté de l'aile gauche, regarde par le hublot. Cela l'a fait sombrer pendant quelques secondes dans une profonde réflexion. Comment, Bon Dieu, des tonnes de fer peuvent-elles voler ? Son émerveillement était si grand qu'elle répète sa réflexion à voix haute : «Des tonnes de fer et d'acier qui volent ! Incroyable !» Aussitôt une voix près d'elle tonne : — Taisez-vous malheureuse ! Taisez-vous ! N'attirez pas le malheur par vos propos irréfléchis ! Elle regarde à sa droite et voit un homme d'une cinquantaine d'années qui tremblait. Lui était Algérien...Il n'y avait pas le moindre doute. — Pardon, monsieur ? fait-elle. — Ne parlez plus...je vous en conjure. N'évoquez plus cette histoire de tonnes d'acier qui volent. Satan qui est partout et nous entend, peut décider subitement que cet avion n'arrive pas à destination... — Vous êtes malade, monsieur ? — Non...Mais j'ai toujours eu peur de l'avion...Et aujourd'hui un peu plus à cause de vous qui m'avez rappelé qu'un avion c'est plusieurs tonnes d'acier qui volent... — Oui... C'est vrai... Ce sont aussi plusieurs tonnes d'êtres humains qui sont transportées à son bord... L'homme tremble davantage. — Yerham babak ! Yerham yemmak ! Taisez-vous ! Ne tentez pas le diable ! L'homme était devenu si pâle qu'on aurait dit qu'il s'était vidé de tout son sang. Il ne reprend des couleurs que près de deux heures plus tard, lorsque l'avion s'immobilise sur la piste de l'aéroport d'Alger. L'homme qui, maintenant, jubile, se tourne vers Mounia, lui serre la main et lui dit : «S'il vous plaît, ma fille, pardonnez les mots durs que j'ai eus envers vous...C'était plus fort que moi...C'était la peur qui me faisait parler.» Mounia attendait l'arrivée de ses bagages sur le tapis roulant. Elle récupère d'abord sa valise et guette l'arrivée de son cabas. Elle le voit enfin...Elle s'en approche et au moment où elle se saisit de son anse, une main d'homme, très forte le lui arrache : — Laissez ce cabas mademoiselle, il est à moi ! Elle lève la tête et reconnaît le jeune blond de l'aéroport de Lyon qui lui était venu en aide. — Oh ! C'est vous, quelle surprise ! ne peut-elle s'empêcher de s'exclamer avec emphase. (A suivre...)