Mesure Le Conseil de gouvernement a adopté l?avant-projet relatif au placement des travailleurs et au contrôle de l?emploi. Une fois approuvé par les deux Chambres du Parlement, ce qui est fort probable, ce projet obligera toutes les sociétés, publiques et privées, à transiter par «un établissement public à caractère spécifique» tant pour la déclaration d?offre d?emploi que pour le recrutement. L?établissement public en question n?est autre que l?Agence nationale de l?emploi qui était jusque-là presque dépourvue de prérogatives. Plus connue sous son ancienne appellation, «l?Office national de main-d??uvre», l?Anem n?intervient que très rarement, en effet, dans le processus de placement des travailleurs. C?est que la plupart des entreprises publient leurs offres d?emploi dans les différents supports médiatiques nationaux ou régionaux et recrutent directement les employés dont elles ont besoin sans jamais transiter par l?agence. En principe, toute personne à la recherche d?un emploi est tenue de s?inscrire auprès de l?Anem, mais dans les faits, cela ne se fait que très rarement. Le nombre d?inscrits à l?agence est «insignifiant comparé au nombre de chômeurs en Algérie», dit-on à ce propos. Et pour cause, les 160 bureaux communaux de main-d??uvre répartis à travers les 48 wilayas du pays ont beaucoup de mal à satisfaire les demandes de recrutement qui leur parviennent étant donné qu?elles ne reçoivent que très peu d?offres d?emploi. Aucun dispositif d?emploi n?a été confié à l?Anem jusque-là, il faut bien le relever. S?il est vrai qu?elle a été associée à l?application du dispositif appelé communément CPE (Contrats de préemploi) et celui initié en faveur des chômeurs âgés entre 35 et 50 ans, il n?en demeure pas moins que l?agence a toujours joué les «seconds rôles». Ce qui ne sera pas le cas une fois le projet du gouvernement adopté par l?APN et le Sénat. En obligeant les employeurs à passer par l?Anem pour toute déclaration d?offre d?emploi et tout recrutement, les pouvoirs publics veulent «mettre un terme aux déviations relevées sur le marché du travail». Des déviations qui ont été à l?origine de violentes émeutes dans la wilaya de Ouargla, il y a quelques mois, quand de jeunes chômeurs de la région sont sortis dans la rue protester contre les recrutements «discriminatoires» des sociétés travaillant dans le secteur pétrolier. A la suite de ces événements, le gouvernement avait pris un certain nombre de mesures, dont celle obligeant les sociétés implantées dans le Sud à transiter par les bureaux locaux de l?Anem pour tout recrutement. Une mesure qui reste néanmoins «peu appliquée», selon des sources informées.