l'Etat est-il décidé à mettre un terme à l'anarchie qui ronge des secteurs d'activité névralgiques ? Tout porte à le croire si l'on se réfère aux termes du communiqué du conseil du gouvernement qui s'est réuni, hier, sous la présidence de M.Ahmed Ouyahia. Ainsi, les évènements dont a été le théâtre en mars dernier la wilaya de Ouargla, semblent avoir donné matière à réflexion au gouvernement qui a décidé de «mettre un terme aux déviations relevées sur le marché du travail» et ce, après l'examen et l'endossement d'un avant-projet de loi relatif au placement des travailleurs et au contrôle de l'emploi, présenté par M.Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale. L'avant-projet de loi, en question indique le communiqué du conseil du gouvernement, «réhabilite l'autorité de l'Etat» en matière de placement des travailleurs et de contrôle de l'emploi. Un texte de loi qui vient mettre un terme à l'anarchie dans le domaine de l'emploi, au point que des enveloppes faramineuses sont débloquées par l'Etat sans que cela soit ressenti sur le terrain. Par ailleurs, aller jusqu'à parler de «sociétés de négriers» au troisième millénaire, dénote l'état de déliquescence avancé auquel est confronté le marché du travail en Algérie. Le plan de soutien à la relance économique avec tout ce que cela devait générer comme création d'emplois, ne s'est pas vérifié sur le terrain même si le chef du gouvernement fait état de la création de près de deux millions de postes d'emploi. Un discours démenti par les vagues de protestation enregistrées à travers le territoire national. Ainsi le nouveau projet de loi rend «effective» l'obligation faite à tout employeur de transiter par un établissement public à gestion spécifique, tant pour la déclaration d'offre d'emploi que pour le recrutement. Le conseil du gouvernement a aussi examiné et adopté un projet de décret exécutif fixant les règles de la circulation routière. Dans ce texte de loi qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de lutte et de réduction des accidents de la route, les nouvelles dispositions «affinent le dispositif législatif notamment en matière d'usage de la voie publique tout en alourdissant les sanctions des infractions au code de la route». Le transport routier des voyageurs et des marchandises, va lui aussi être réglementé vu l'anarchie ambiante qui y règne. Dans ce contexte un décret exécutif fixant les conditions de délivrance des autorisations d'exercice des activités de transport routier de personnes et de marchandises, va être bientôt soumis au parlement. Le projet approuvé par le conseil du gouvernement vise en premier lieu «à remédier à la dégradation de la qualité de service et de la sécurité dans le domaine des transports routiers, due essentiellement à l'obsolescence des méthodes de travail, l'absence de qualification et la méconnaissance de la réglementation par les opérateurs» dans le secteur des transports. Enfin, le conseil du gouvernement a endossé un projet de décret exécutif fixant les attributions, la composition et le fonctionnement du conseil d'éthique et de déontologie de la profession universitaire. Un texte qui définit les principales missions du conseil qui aura à charge, notamment, de proposer au ministre chargé de l'Enseignement supérieur, les principes, règles et usages applicables en matière d'exercice de la profession d'enseignant. Avec l'adoption des projets de lois évoqués, l'Etat va-t-il jouer pleinement son rôle de régulateur?