L'augmentation des salaires des cadres des banques et des établissements financiers publics va entrer en vigueur au mois de juin au maximum, et certaines augmentations atteindront les 30 %, selon les fonctions. Cette mesure vise à éviter que les cadres du public passent au secteur privé. Les augmentations attendues touchent environs 23 000 travailleurs. Les négociations actuelles entre les administrations des banques et les entreprises publiques, avec les syndicats du secteur, autour de la convention générale qui régit les relations de travail dans le secteur financier public, prendront fin lors des prochains jours. Cette augmentation intervient afin de faire face au recul du pouvoir d'achat des travailleurs de manière générale.Le problème de la fuite des experts et des cadres vers le secteur privé va être réglé, en adoptant une nouvelle prime appelée "valorisation des fonctions", qui sera octroyée pour les fonctions demandées sur le marché, et qui représentent environs 50 % des travailleurs du secteur.Certaines augmentations vont atteindre les 30 % selon l'importance de la fonction, à partir des négociations actuelles. Soulignons que pas moins de 2 500 cadres bancaires du secteur public sont passés au secteur privé durant les dernières années.A noter que le secteur bancaire connaît une véritable hémorragie de cadres. Le phénomène a pris des proportions telles qu'il inquiète les instances officielles et les organes interbancaires agissant au sein de l'Association des banques et établissements financiers. Depuis trois ans, plus de 2 500 cadres ont quitté les banques publiques pour exercer dans les banques privées, attirés par des salaires plus intéressants. Les banques publiques se vident de leurs meilleures compétences.Avec l'élargissement du réseau de ces banques, les cadres et techniciens des établissements publics sont très convoités. Le marché a fait émerger certaines compétences et ce sont ces compétences qui sont demandées. Du coup, les organes interbancaires, agissant au sein de l'Abef, travaillent pour revoir les structures des salaires et mieux rémunérer les compétences qui ont de la valeur sur le marché. Cette préoccupation est placée comme une priorité pour stabiliser les équipes et arrêter l'hémorragie. Au niveau des banques, cet élément, "le salaire", est considéré comme un élément "de gouvernance". Pour rappel, l'ordonnance du 07-01 du 1er mars 2007, relative aux incompatibilités et obligations particulières rattachées à certains emplois et fonctions réglemente le départ des cadres de l'Etat vers le privé. Mais, le législateur n'a pas clarifié la catégorie, le niveau et le statut des cadres qui en sont concernés. Elle s'applique aux titulaires d'un emploi d'encadrement ou d'une fonction supérieure de l'Etat exerçant au sein des institutions et administrations publiques, des établissements publics, des entreprises publiques économiques, y compris des sociétés mixtes où l'Etat détient 50% au moins du capital ainsi qu'au niveau des autorités de régulation ou tout autre organisme public assimilé assurant des missions de régulation, de contrôle ou d'arbitrage. Ces départs concerneraient plusieurs centaines de banquiers, considérés souvent comme des compétences de haut niveau. Après de nombreuses hésitations, le gouvernement a donné en effet son feu vert pour de telles augmentations. Le dossier a été défendu par le ministre des Finances, Karim Djoudi, en personne. Il entend ainsi donner aux banques publiques les moyens de rester compétitives face à leurs concurrentes étrangères.L'augmentation des salaires des cadres du secteur bancaire intervient dans un contexte où le gouvernement semble chercher à donner un coup de pouce aux banques publiques. Il envisage, notamment, de fusionner la BEA et la BNA, les deux grandes banques du pays, pour créer un pôle bancaire puissant, capable de faire face à la concurrence des géants étrangers implantés en Algérie (BNP Paribas, Société Générale, Citibank, HSBC, Deutsche Bank) et de financer de grands projets économiques.