Saïd Mekbel, le célèbre billettiste, chroniqueur et journaliste, arraché à la vie par la horde intégriste islamiste un certain 3 décembre 1994, est revenu dans sa ville natale à travers un vibrant hommage qui lui a été rendu hier, puisqu'il aura bel et bien sa stèle à Béjaïa. Une stèle dédiée à celui qui a vécu l'enfer et ne lui a pas survécu, et, qui savait sûrement que le soleil allait renaître. Les nombreux obstacles qui se sont dressés devant l'Association des journalistes de Béjaïa n'ont pas entamé la détermination de ses membres qui se sont battus jusqu'au bout pour concrétiser le projet pour lequel un budget de dix millions de dinars a été dégagé par l'APW et puisé du budget de wilaya. En fin de compte, c'est en présence des autorités, à leur tête le wali de Béjaïa, Hammou Ahmed Touhami, et le président de l'APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, que la première pierre a été posée, hier dimanche, à la mémoire de l'auteur du billet d'anthologie «Ce voleur qui...». Le projet, appuyé par les collectivités locales, consiste en la réalisation d'un buste, figurant le portrait de l'auteur de la célèbre chronique «Mesmar Djeha», monté sur un socle en marbre, conçu en parchemin. Confié au bureau d'études Synapse architectes par une commission technique à laquelle ont été associés deux journalistes de l'AJB, le projet devra être livré dans un délai de six mois et sera érigé sur un espace, situé au cœur de la ville, non loin du siège de la wilaya. Le buste du journaliste assassiné sera réalisé par un artisan sculpteur de Tazmalt, Mokrane Chebbi en l'occurrence. Les journalistes et les membres de la société civile présents à la cérémonie de lancement des travaux étaient ravis de voir qu'un tel édifice sera érigé pour rappeler à l'opinion le sacrifice de ceux qui ont résisté à la déferlante islamiste des années 90. Saïd Mekbel, est né le 30 mars 1940 à Béjaïa, billettiste au quotidien Alger Républicain de 1962 à 1965 puis en 1991, avant de rejoindre le quotidien Le Matin. Les menaces de mort dont il avait fait l'objet seront exécutées dans un restaurant en face du siège de son journal à la rue de Tripoli à Hussein-Dey, le 3 décembre 1994.