L'universitaire algérien, spécialiste en littérature arabe et traducteur, Hamdane Hadjadji, décédé le 6 août à Paris à l'âge de 75 ans, sera inhumé, jeudi, à Miliana, a-t-on appris auprès du président de l'Association des anciens médersiens, Aït Belkacem Mourad. Né le 8 février 1938 à Miliana (Algérie), Hamdane Hadjadji, conférencier émérite, a dédié toute sa vie à l'étude de la littérature et de la poésie arabes à travers ses nombreux écrits dont l'ouvrage consacré au poète Ibn Labbana El-Andalousi et le diwan de Sidi Boumediene El-Ghouti ainsi que ceux consacrés, à Ibn Zamrak et Ibn Khafadja, deux grandes figures de la poésie andalouse, entre autres. Ancien diplômé de la Médersa Taâlibia en 1954, le défunt, également grammairien, traducteur et chercheur, était professeur de langue et de littérature arabes auprès de plusieurs universités, en Algérie et en France. Il est l'auteur, notamment, de Les Arabes et l'amour', paru en 1999 – ce livre est coécrit avec l'universitaire arabisant français, André Miquel. Il est aussi l'auteur de Florilège de la poésie andalouse au féminin (Barzakh, 2011), une anthologie de poétesses andalouses de l'Espagne musulmane, à l'instar de Wallada Bent El-Moustakfi (1001-1087), fille du dernier calife omeyyade de Cordoue. Dans cet ouvrage, Hamdane Hadjadji, spécialiste de la Poésie médiévale andalouse de langue arabe et auteur d'anthologies bilingues français-arabe de poésie, a rassemblé les traces des poétesses de l'Espagne musulmane médiévale. Malgré le fait qu'ils ne soient pas nombreux, ces vers nous permettent d'entrevoir tout un monde culturel féminin, un monde d'amour et de satire, de tendresse et d'invective, de beauté et de tristesse. Les brèves biographies qui précèdent ces collections de vers révèlent une société où des femmes de toutes les classes sociales – des esclaves jusqu'aux princesses – composent de la poésie. Dans un message de condoléances, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a rappelé les qualités humaines et les compétences multidisciplinaires du défunt qui «a fait découvrir et aimer à des générations d'étudiants et de lecteurs la sublime poésie arabe de l'Andalousie et ses prolongements en Algérie».