Résumé de la 4e partie - Les avocats des deux enfants vont leur demander de plaider coupables, mais avec la légitime défense pour avoir été victimes d'abus physiques, moraux, etc. de la part de leurs parents... Le procureur maintient sa version de préméditation. Rappelle l'absence d'alibi, le comportement dispendieux des deux frères après le crime, le testament disparu, qui devait probablement les empêcher de toucher la prime de quatorze millions de dollars, leur père étant mécontent d'eux. Mécontent seulement. Certes José Menendez passe pour un homme autoritaire. Il espérait mieux de ses deux fils que leur paresse, leur goût du luxe, leurs bagarres dues à l'alcool, leur errance perpétuelle dans les hauts lieux de la jeunesse dorée californienne. Il en avait le droit et le devoir. Maître Lansing revient à la charge en décrivant l'enfance et l'adolescence des deux garçons comme une humiliation permanente. Lyle faisait encore pipi au lit à l'âge de quatorze ans et son père lui jetait le linge souillé au visage, devant tout le monde, au petit déjeuner. Il se montrait avec ses enfants abominablement possessif et dominateur. Il exigeait d'eux la perfection. Ses fils devaient être à la hauteur de sa propre réussite. Il avait les plus hautes ambitions pour eux : pour l'un, champion de tennis ; pour l'autre, sénateur, voire président des Etats-Unis, ou même libérateur de son pays d'origine, Cuba ! Et il les ridiculisait à la moindre erreur. Un jour il a même tué le petit lapin de Lyle. Et lorsque Lyle a demandé à sa mère où se trouvait le lapin, elle lui a dit d'aller voir son père. Le père a traîné le gamin jusqu'à une poubelle, a ouvert le couvercle et lui a montré l'animal la tête écrasée. Une autre fois, c'est la mère qui, voulant se suicider, s'est mutilée elle-même avec un couteau pour faire couler son sang sur le corps de Lyle... «Chaque instant de la vie de ces enfants, clame maître Lansing à l'adresse du jury, était une torture. Ce procès doit vous entraîner derrière les façades de ces maisons luxueuses, de ces voitures de rêve, de ces réceptions somptueuses ! Derrière ces murs se dissimule la réalité, celle de la vie de Lyle et d'Erik au côté d'un père obsédé, d'une mère abrutie de tranquillisants, dans une prison de luxe. Ils n'ont agi que pour sauver leurs vies, par légitime défense, un réflexe de survie après des années d'abus sexuels et psychologiques.» Sa plaidoirie dure des heures. Et voici que plus rien n'est simple. Ce procès qui horrifiait l'Amérique, ces deux jeunes gens monstrueux, décadents, qui ne pensaient qu'à l'argent et au plaisir, offrent à présent des visages de victimes. Inceste, relations extra-conjugales du père, usage de drogue par la mère, l'avocate ne laisse rien passer, abreuvant le jury durant six semaines de tous les détails sordides, fouillant la vie privée de José et Kitty Menendez comme si elle vidait une poubelle. Les témoins qui défilent à la barre parlent, eux, d'une vie tout à fait normale en apparence, d'une famille parfaite. La presse publie de magnifiques photographies de José et Kitty entourés de leurs beaux enfants. Avec ce titre : «Pourquoi ?» Parce que papa était un obsédé ? Obsédé par l'ambition de faire de son fils une star du tennis, de faire de l'autre un homme politique important ? Ou obsédé par des pulsions sexuelles contre nature ? Parce que maman était dépressive, droguée, humiliée par les aventures de son époux et se vengeant sur ses fils ? (A suivre...)