Résumé de la 3e partie - L'enquête s'oriente vers les enfants Menendez, surtout quand la maîtresse du Dr O. se rend à la police pour l'informer qu'Erik a craqué. Il a avoué au médecin que lui et son frère Lyle ont tué leurs parents... Le médecin confirme, sauf l'accusation de sa maîtresse de vouloir la rendre folle. En réalité, ils ont rompu leurs relations depuis cette histoire. Cette fois, la police décide de procéder à l'arrestation des deux frères. Lyle est interpellé le premier à son restaurant, Erik est cueilli à la descente d'un avion. Il revenait d'Israël où il venait de disputer un tournoi. Et ils nient tous les deux avec une fermeté et un calme remarquables. 1990, ils nient, 1991, ils nient, 1992, ils nient... Jusqu'au moment où la Cour suprême des Etats-Unis décide de reconnaître comme légale et présentable devant un jury la version du docteur O. Jusque-là, la question se posait de savoir si la rupture du secret médical était acceptable. Soudain, coup de théâtre, arrivée d'une avocate aux dents longues qui se charge de la défense de Lyle, le principal accusé. Celle d'Erik étant assurée par un autre défenseur. Maître Lansing a mis au point un système de défense : les garçons vont plaider coupables, mais avec la légitime défense ! À nos yeux d'Européens, ce système peut paraître bizarre. Mais aux Etats-Unis, et surtout dans l'Etat de Californie, un meurtre au premier degré, c'est-à-dire avec préméditation, et sans circonstances atténuantes, comme la légitime défense par exemple, peut être passible de la peine de mort. Lyle et Erik risquent donc la chaise électrique. Sauf si maître Lansing parvient à convaincre le jury qu'ils ont agi non pas pour récupérer un héritage, mais en état de légitime défense. Quelle serait donc cette légitime défense justifiant le massacre à coups de fusil à pompe de José Menendez et de son épouse ? Les deux garçons craignaient pour leur vie. Ils ont été victimes depuis des années d'abus physiques, moraux et sexuels de la part de leur père. Lorsque le procès s'ouvre en septembre 1993, maître Lansing déclare : «José Menendez a abusé de son fils Lyle entre l'âge de six et huit ans. Il s'est attaqué à Erik à l'âge de douze ans, et peu de temps encore avant le meurtre. Lyle a maintenant vingt-cinq ans, Erik vingt-deux. A deux reprises, Lyle a affronté son père au sujet d'Erik. La première fois Lyle avait treize ans, la seconde fois se situe quelques semaines avant le drame. Au cours de cette dernière confrontation entre l'aîné et son père, José Menendez serait devenu enragé, hurlant que «quiconque parlerait de ce secret n'aurait plus le droit de vivre». Il aurait ajouté : «Erik est mon fils, j'ai le droit d'en faire ce que je veux, quand je veux. Personne n'a le droit de me menacer, personne n'a le droit de détenir un pareil secret capable de me détruire ! Pas même toi !» Bien entendu, le témoin vedette est le psychiatre. Maître Lansing va s'acharner sur lui et tenter de rendre son témoignage non crédible. Car le psy n'a jamais entendu Lyle ou Erik parler d'abus sexuels, et pourtant il les suit depuis des années. Lorsque Erik lui a confessé le crime, il n'a d'ailleurs rien évoqué de tel. Il considérait son père comme un personnage d'une grande moralité. Il a ajouté qu'ils n'avaient pas prévu de tuer leur mère, mais que Lyle en avait décidé ainsi, pour que le crime soit parfait. Le docteur O. résiste à toutes les attaques de l'avocate déchaînée. Lyle baisse la tête, Erik est au bord des larmes. (A suivre...)