Attitude - Les grévistes ne décolèrent pas et refusent de répondre à l'appel lancé, hier, les invitant à rejoindre leurs postes de travail «pour assurer le paiement des retraites». Le tribunal d'Alger s'est prononcé ce mardi matin sur l'inégalité de la grève entamée depuis mercredi dernier par les travailleurs d'Algérie-Poste. «Les grévistes ont violé les dispositions de la loi portant sur le droit de grève», a affirmé à InfoSoir ce mardi matin l'avocat d'Algérie-Poste Me Cherbal. Ce matin, les grévistes étaient encore rassemblés sur l'esplanade de la Grande-Poste, comme ils le font depuis plusieurs jours tout en affirmant ne pas vouloir répondre favorablement à l'appel lancé par le canal de certains médias pour reprendre le service «tant que leurs revendications n'ont pas été totalement satisfaites.» Les portes de la Grande Poste étaient toujours fermées aux usagers. Les grévistes disent maintenir leur mouvement. Même les assurances avancées par la tutelle ne lesont pas fait fléchir. «Nous sommes décidés et mobilisés», dira l'un d'entre eux et pour preuve, la banderole que venaient d'accrocher sur l'un des murs de la Grande Poste, deux postiers grévistes venus de la wilaya de Chlef. «Regardez, nous dira-t-il, ce sont les postiers de toutes les wilayas du pays qui expriment leur ras-le-bol et dénoncent l'absence d'équité au sein d'Algérie-Poste». Quant à la question posée de savoir qui sont les travailleurs derrière les guichets, qui procédaient au paiement des chèques, on nous indiquera que «ce sont des directeur d'Algérie-Poste». A l'intérieur des Chèques postaux, alors que certains clients s'affairent à remplir leur chèque, dont le montant a été plafonné à 20 000 DA, tout en faisant la queue, d'autres ont pu utiliser le distributeur automatique de billets qui, hier matin, était fonctionnel. Les retraités qui avaient accueilli la nouvelle de la reprise du travail, ont vite déchanté. «Nous sommes venus, ce matin, avec l'espoir de percevoir notre misérable rente, malheureusement, ces employés sont des personnes impitoyables même lorsqu'il s'agit de compatir avec les personnes démunies, en particulier, ceux du troisième âge», nous dit un groupe de retraités dont certains voulaient en découdre avec les grévistes. Il y a lieu de noter que le mécontentement était perceptible au sein de toutes les catégories de citoyens qui ont accouru, tôt le matin, pour percevoir leurs rentes qu'ils attendent depuis le mois dernier. Il est à rappeler que les grévistes exigent notamment l'application de la convention collective de 2003, avec effet rétroactif depuis 2008 et l'application d'un plan de carrière professionnelle. Les grévistes rencontrés sur les lieux du rassemblement affirment qu'ils vont poursuivre leur grève jusqu'à la satisfaction de toute la plateforme de revendications. De même qu'ils affirment que l'engagement pris à l'issue de la rencontre avec le ministre en janvier est un leurre. «Toutes les revendications professionnelles relatives à l'avancement, la titularisation, la formation, la désignation et la classification de certains postes dont les receveurs de poste» ne leur suffisent pas. Même les assurances avancées par la tutelle, ne vont pas nous faire fléchir», a conclu un gréviste.