Arrestations - Alors que la police a réussi un coup de filet dans les milieux extrémistes, l'un des dirigeants de la coalition pro-Morsi a affirmé qu'une manifestation est prévue vendredi. Il s'agit d'une «énorme manifestation» pour poursuivre la mobilisation contre la destitution et la détention, le 3 juillet, par l'armée de M. Morsi. Néanmoins, ces derniers jours, les islamistes ne sont pas parvenus à réunir les cortèges de manifestants qu'ils appellent à manifester quotidiennement. Au lendemain de l'arrestation du guide suprême de la confrérie islamiste, Mohamed Badie, les forces de sécurité ont mis la main sur d'importantes figures islamistes : Mourad Ali, le porte-parole du Parti de la liberté et la de justice, vitrine politique des Frères musulmans qui avait remporté les premières législatives et présidentielle libres du pays, et Safwat Hegazy, un influent prédicateur islamiste, fervent soutien de M. Morsi. Une source aéroportuaire a précisé que M. Ali, dont le nom se trouvait sur la liste des personnes interdites de quitter le territoire, s'était présenté à l'embarquement «sa barbe rasée et portant des habits décontractés». Il a été arrêté à l'aéroport du Caire alors qu'il essayait de se rendre en Italie», a indiqué un responsable de la sécurité. Depuis la destitution et l'arrestation de M. Morsi, M. Hegazy haranguait régulièrement la foule de manifestants pro-Morsi lors de leurs rassemblements au Caire, dispersés par la police et l'armée. Depuis début juillet, la justice a lancé des centaines de mandats d'arrêt contre des membres ou proches de la confrérie et les forces de l'ordre ont arrêté déjà des centaines de ses militants. Hier, mardi, le nouveau pouvoir en Egypte a porté un rude coup aux Frères musulmans. L'arrestation de Mohamed Badie et sa mise en détention provisoire pour 15 jours est le dernier d'une série de revers infligés par les autorités au mouvement islamiste engagé depuis six jours dans une épreuve de force extrêmement sanglante avec les forces de l'ordre ayant fait près de 900 morts. Les Frères musulmans ont nommé Mahmoud Ezzat Guide intérimaire. Ce dernier «a la réputation d'être un faucon», note Karim Bitar, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). «Il pourrait s'agir d'un signal envoyé, montrant qu'on peut répondre à l'autoritarisme par un autre autoritarisme.» Le cycle des violences a été relancé avec la mort, en moins de 24 heures, de 25 policiers dans l'attentat le plus meurtrier depuis des années au Sinaï et le décès de 37 détenus. Depuis la destitution et l'arrestation de M. Morsi, la justice a lancé des centaines de mandats d'arrêt contre des membres ou proches de la confrérie, et les forces de l'ordre ont arrêté des centaines de ses militants. Le guide suprême et ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, comparaîtront dimanche pour «incitation au meurtre» de manifestants anti-Morsi qui attaquaient le QG des Frères musulmans au Caire le 30 juin, journée de mobilisation massive contre le président déchu accusé d'avoir accaparé les pouvoirs au profit de sa confrérie et ruiné une économie exsangue.