Nouvelle offensive ce matin à l'aube de l'armée contre les Frères musulmans. Le guide suprême a été arrêté et transféré à la prison de Tora au Caire où se trouvent déjà ses deux adjoints et où est aussi détenu l'ancien Président Hosni Moubarak. Ce qu'a annoncé un haut responsable de la sécurité.Né le 7 août 1943 à Mahalla, dans le delta du Nil, diplômé de médecine vétérinaire en 1965, le chef de l'influente confrérie a été capturé avec un autre haut dirigeant du mouvement dans un appartement tout près de la place Rabaa al-Adawiya, où plus de 280 partisans de M. Morsi avaient été tués mercredi dernier lors de la première opération de police et de l'armée contre les rassemblements de manifestants islamistes, a confirmé le ministère de l'Intérieur à la Télévision d'Etat. Les télévisions publiques comme privées égyptiennes qui soutiennent quasi-unanimement le coup de force des militaires ont diffusé dans la nuit des images de M. Badie emmené par la police et assis dans un bureau, l'air prostré dans une jalabiya, la longue tunique blanche traditionnelle. La justice égyptienne avait ordonné son arrestation notamment pour «incitation à la violence», ainsi que celle de plusieurs autres cadres importants des Frères musulmans, le 10 juillet, une semaine après que l'armée eut destitué et arrêté M. Morsi. Recherché par la police depuis l'assaut donné par les forces de l'ordre contre deux sit-in islamistes la semaine dernière au Caire, Mohamed Badie est accusé d'avoir incité à la violence. Mohamed Badie, entre dans le conseil de guidance (bureau exécutif) de la confrérie des Frères musulmans en 1996. En 2010, il prend la direction de la confrérie, ainsi que de la section égyptienne de l'OIS. Il représente le courant conservateur de la confrérie. Il remplace Mehdi Akef à la tête des Frères musulmans, un membre de la «vieille garde». De nombreux autres dirigeants des Frères musulmans sont également en détention préventive ou recherchés par la justice. Plusieurs hauts responsables de la confrérie, dont son guide suprême, Mohamed Badie, doivent être jugés à partir du 25 août prochain pour «incitation au meurtre» de manifestants anti-Morsi qui tentaient d'attaquer leur QG au Caire. Aussi le pouvoir installé par l'armée en Egypte, engagé dans une guerre féroce répression contre les Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi, a décapité mardi la direction de la confrérie en arrêtant leur Guide suprême Mohamed Badie. Cette arrestation est un rude coup porté au mouvement islamiste créé il y a 85 ans et engagé depuis six jours dans une épreuve de force extrêmement sanglante avec les forces de l'ordre, avec près de 900 morts, en majorité des manifestants pro-Morsi, et des centaines d'arrestations. Les Frères musulmans ont cependant assuré que M. Badie "n'était qu'un individu parmi les millions qui s'opposent au coup d'Etat", laissant entendre que le mouvement poursuivrait sa "semaine du refus du coup d'Etat" Rien ne semble arrêter l'armée dans sa répression des Frères musulmans, ce qui fait planer la menace d'un nouveau passage des islamistes dans la clandestinité et le retour des années noires de 1990 avec leur lot de violences sanglantes Apparu une seule fois en public depuis la destitution de M. Morsi, M. Badie ne s'était pas rendu aux funérailles de l'un de ses fils tué vendredi au Caire dans des heurts avec les forces de l'ordre désormais autorisées à tirer sur tout manifestant considéré comme hostile. Nouveau chef pour la confrérie des Frères musulmans Comme pour montrer que le mouvement poursuivait sa mobilisation contre la destitution et la détention e Mori, les Frères musulmans, la confrérie du président islamiste déchu Mohamed Morsi, ont annoncé ce mardi qu'ils avaient nommé Mahmoud Ezzat pour remplacer temporairement leur guide suprême Mohamed Badie arrêté dans la nuit. M. Ezzat est l'un des adjoints de M. Badie au sein de l'exécutif de la confrérie. «Il assumera les fonctions de guide suprême sur une base temporaire après que les forces du coup d'Etat sanglant ont arrêté» M. Ezzat, 69 ans, est médecin et a déjà été emprisonné plusieurs fois, aux côtés de M. Badie, dans les années 1960 et 1970. Les médias l'appellent généralement l'homme de fer» des Frères musulmans, en référence à sa manière abrupte de diriger la confrérie aux côtés de M. Badie.