Quelques milliers seulement de partisans du président islamiste Mohamed Morsi ont manifesté hier, vendredi, en Egypte, signe que les Frères musulmans, décapités par l'arrestation de leurs leaders, n'arrivent plus à mobiliser. Comme tous les vendredis, ils avaient appelé à des manifestations de «millions» de partisans contre le «coup d'Etat» de l'armée et pour les «martyrs», et annoncé à la presse 28 manifestations au Caire. Mais, pas plus de cinq défilés réunissant quelques milliers de manifestants ont été recensés dans la capitale. Aucun affrontement n'a été rapporté au Caire, où les manifestations ont été pacifiques. En revanche, à Tanta, dans le delta du Nil, la police a dispersé des manifestants avec des grenades lacrymogènes après des heurts entre les pro et anti-Morsi qui ont fait un mort, selon la police. Avant, les pro-Morsi mobilisaient des dizaines, voire des centaines de milliers de manifestants au Caire et dans les autres grandes villes. Près d'un millier de personnes ont trouvé la mort en moins d'une semaine après le premier assaut de l'armée et de la police le 14 août au Caire, pour l'immense majorité des manifestants pro-Morsi. En outre, quelque 2 000 militants actifs et cadres des Frères musulmans, selon des responsables de la sécurité, ont été arrêtés depuis, essentiellement les meneurs et organisateurs des manifestations. Une centaine de policiers et soldats ont également été tués dans les pires violences qu'a connues l'Egypte dans son histoire récente. Résultat : depuis cinq jours, malgré les appels quotidiens à manifester, les rassemblements font long feu faute de participants. D'autant que les grandes villes - en particulier Le Caire - sont sous l'état d'urgence et un couvre-feu, avec leurs grands axes bloqués par des chars et des barrages de police.