Barrages - Le paisible village de Tesero se trouve dans le nord-est de l'Italie. C'est une destination touristique très prisée. Il est 10h 15, en ce 19 juillet 1985. C'est une journée magnifique, comme il y en a souvent dans cette région de l'Italie. Plus haut dans la montagne, quelque chose fait du val de Stava un endroit à part. En effet, depuis la découverte d'un minerai rare en son mont, son exploitation a vite fait d'être entreprise par nombres d'entreprises et notamment, le groupe Montedison. Pourtant les habitants de la région vivent en bonne intelligence avec les mineurs qui s'occupent d'extraire cette substance précieuse pour l'industrie chimique. Le processus d'extraction de ce minerai de la roche produit de grandes quantités de déchets sous la forme de sable et d'eau. Et dans le val de Stava, on trouve deux de ces ouvrages construit l'un au-dessus de l'autre. Il est 12h 22 en ce début d'après-midi d'été quand Clementé et Lucio quittent Tesero à bord d'une camionnette et se dirigent droit vers les barrages. Moins d'une minute plus tard, à 12h 23 sans aucun signe annonciateur, le barrage s'effondre. Sur le moment personne ne comprend ce qui se passe. «J'ai vu de la fumée à l'horizon, et j'ai dit : ‘'C'est quoi ca ?''», témoigne un habitant. «On aurait dit un incendie», ajoute-t-il. A 12h 25, les 230 000 litres de boue, de sable et d'eau libérés par la rupture des barrages dévalent la montagne. A seulement 3 kilomètres de là, le village de Tesero est directement sur la trajectoire de la coulée. Vers 12h 26, la gigantesque coulée de boue déferle sur Stava. Au même moment plus de 100 touristes sont attablés pour le déjeuner dans différents hôtels. Tous meurent en quelques instants. La coulée de boue fonce désormais à 90 km/h sur la trajectoire Clementé et Lucio. A 12h 27, la coulée de boue engloutie Tesero. Une mère de famille Alma Petelle déjeune avec son fils de 4 ans Marco, son mari Stephano et sa mère Maria lorsqu'elle entend un grondement. «Je n'en croyais pas mes yeux quand j'ai vu ce qui dévalait la montagne», témoigne-t-elle. Quelques secondes plus tard, les 230 000 litres de boue se déversent dans la rue principale, détruisant 17 des 25 maisons. La coulée suit la trajectoire la plus directe pour descendre la montagne, balayant tout sur son passage : des immeubles, des maisons et même des forets entières sont englouties. Les habitants de Tesero viennent d'être frappés par la plus grande catastrophe de ce type jamais enregistrée... (A suivre...)