Les Etats-Unis viennent de demander à la Colombie d'extrader le chef guérillero des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Ricardo Palmera (alias Simon Trinidad), pour répondre à des accusations de trafic de drogue et pour la séquestration de trois Nord-Américains en février 2003, a indiqué son avocat Oscar Silva. Trinidad, qui fait l'objet en Colombie de 45 chefs d'inculpation dont rébellion, terrorisme, prises d'otages et homicides, avait été arrêté le 2 janvier à Quito. Il avait été transporté dès le lendemain à Bogota. Considéré comme le numéro 4 des Farc, mais comme son principal idéologue, il est le plus important membre de l'organisation révolutionnaire actuellement interné en Colombie. Il a déjà été condamné, en mai dernier, à 35 ans de prison pour enlèvement et rébellion. Son avocat l'a toujours présenté comme un rebelle de second rang sans responsabilités autres qu'administratives ou éducationnelles, mais Bogota affirme que l'ancien banquier Trinidad était membre de l'état-major et même du secrétariat des Farc. Le gouvernement colombien considère, de son côté, que l'arrestation de Palmera est le coup le plus dur porté aux Farc depuis leur création il y a 40 ans. Sa libération avait été demandée par les Farc, qui détiennent un total de 1 600 otages, et ont proposé de libérer 20 politiciens, dont l'ex-sénatrice franco-colombienne Ingrid Betancourt, ainsi qu'une quarantaine de policiers et militaires et trois Américains, contre la libération de membres de leur mouvement dans un endroit démilitarisé.