Mosquée de Kouba A la sortie de la prière d?El-Asr, des jeunes vêtus de «qamis» et de «keffieh» font le tour d?un «marché parallèle» monté à la hâte et à ciel ouvert, non loin d?un barrage de la circulation dressé par la police. On y trouve tout ou presque : «qamis», «keffieh», «siwak», cassette audio du Coran et des «dourous», «hidjab» pour toutes les bourses. Les qamis et les nisf saq, sorte de pantalon très prisé par les fidèles, sont les deux produits qui marchent le mieux. Pour les premiers, les prix varient en fonction du choix, mais aussi de la demande. Un «zabadi», importé par les grossistes et autres importateurs de l?Arabie Saoudite, peut atteindre même la mirobolante somme de 3 500 DA. Un nisf saq du même tissu peut avoisiner les 1 000 DA. «Même nous, «el Ikhoua» (les frères), nous aimons la mode et nous déboursons beaucoup d?argent pour cela», nous annonce un jeune garçon, à la barbichette bien soignée qui venait d?acheter un qamis singapourien et deux cassettes de dourous. Ses pairs sont tout aussi impressionnés par la panoplie de produits étalés à même le sol et les transactions vont bon train après les habituels salamalecs. Non loin de là, des jeunes filles en hidjab et djellaba, et en attendant la «halqa» quotidienne dans l?enceinte de la mosquée, en font de même devant un vendeur d?articles pour femmes mais, sur place, pas la moindre bonne affaire pour le vendeur. «C?est plutôt le vendredi, jour de grande affluence, que je fais une bonne recette. Avec leurs époux, ces femmes se permettent le luxe d?être exigeantes». Comme d?autres vendeurs à la sauvette, notre homme déclare que les importateurs de la Syrie et de l?Arabie Saoudite qui font le déplacement chaque semaine ont inondé le marché local, mais imposent leur diktat concernant les prix. «Ils nous font écouler leur marchandise au prix fort. Alors nous, nous devons avoir notre marge bénéficiaire et c?est au client de payer l?addition», martèle-t-il devant deux femmes venues négocier le prix d?un «djilbab» noir. Voulant sans doute être les «gardiens du temple», ces vendeurs font la pluie et le beau temps et contraignent leurs clients à s?y soumettre. «Il n?ont pas le choix. Pour el marka, il faut impérativement payer le prix», conclut-il.