«La délinquance est un phénomène qui peut être du fait des enfants eux-mêmes, une manière de se révolter contre une situation ou un comportement subi ou, simplement, un état qui leur est imposé. Parler de la violence subie par cette frange de la population, c'est évoquer la négligence, les violences physiques ou morales, les sévices sexuels des adultes envers eux. Cette maltraitance se manifeste dans la cellule familiale, en milieu scolaire et dans la rue. Dans sa famille, l'enfant n'a pas le droit à la parole et doit exécuter les ordres de ses parents, de ses frères et de ses sœurs aînés. En milieu scolaire, son énergie débordante lui fait subir des punitions pour le «calmer» alors que cela devrait se faire par des moyens pédagogiques. Dans la rue, l'enfant n'est plus canalisé et conseillé. Vulnérable, il suit le mouvement destructeur de certains de ses camarades de même âge ou des adolescents en mal d'éducation parentale pour apprendre la vie de la rue», résume une enseignante du Lycée Réda-Houhou, à Alger. «Blasés par la vie de chien qu'ils mènent, beaucoup d'enfants sombrent, d'eux-mêmes ou contraints, dans la consommation de drogue ou autres produits hallucinogènes pour évacuer leur mal vie et rêver d'une une vie en «rose». Alors place aux psychotropes, colles fortes, composés de liquides mortels qui les amèneront directement vers l'hôpital ou au cimetière», ajoute sa consœur. R. K.