Résumé de la 1re partie n Malika reçoit une visite surprise de Djamila, une voisine. Comme celle-ci souriait alors qu'elle ne souriait presque jamais, elle avait certainement une bonne nouvelle à annoncer. Allez, entre, Djamila ! Et dis moi ce qui te fait sourire, toi qui d'habitude ne souris pas ! — Je vais te dire ce qui me rend si heureuse... On vient de me demander en mariage. Malika regarda pendant quelques fractions de secondes son amie puis la serra contre elle en lui lançant : — Mabrouk ! Mabrouk ! Mabrouk ! Mabrouk, khti. Elles demeurèrent enlacées un bon moment et quand elles eurent desserré leur étreinte, Djamila regarda son amie avec des yeux larmoyants et lui demanda d'une voix très émue : — C'est vrai que tu es contente qu'on ait demandé ma main ? — Mais bien sûr, Djamila ! Quelle question ! Je te souhaite une vie pleine de joie et de bonheur ! — Merci, Malika, merci... Je te souhaite d'avoir la même chance que moi ! répondit Djamila d'une voix que Malika savait sincère et compatissante vis-à-vis de sa vingt-cinquième année qu'elle venait d'entamer allègrement sans que personne ne se soit jamais intéressé à elle alors que son amie, pourtant sa cadette de trois années, était sur le point de rompre avec le célibat. Sa mère aussi embrassa Djamila mais uniquement pour simuler un sentiment qu'elle était, en réalité, incapable d'éprouver à l'égard d'autrui. De plus, elle aurait voulu que cette bonne nouvelle concerne sa fille. C'est elle qui devrait se marier parce qu'elle était plus âgée qu'elle. Avant de s'en aller, Djamila dit à Malika : — Je te promets de revenir très bientôt. On discutera un peu de tout cela et je te mettrai au courant de l'évolution de la situation. — D'accord, Djamila. Après le départ de Djamila, Malika sentit une profonde mélancolie l'envahir. Elle n'était pas jalouse de son amie. Elle voulait seulement comprendre pourquoi celle-ci avait plus de chance qu'elle. Une chance qu'elle n'aurait jamais, elle, tant qu'elle continuerait à mener la vie que son père avait décidée pour elle. Elle sentit que la bonne nouvelle que Djamila avait tenu à lui annoncer était en train de devenir la goutte d'eau qui ferait déborder le vase. Elle serra les dents et les poings et se rendit d'un pas alerte et bruyant dans la cuisine. Là, elle enleva son tablier et le balança sur la table avec rage. A suivre Tania Hamadi