Angoisse n A chaque averse, la panique s'empare des habitants des 54 000 constructions classées vieux bâti que compte la wilaya d'Oran. «C'est dans une véritable angoisse, qui se renouvelle à chaque approche de la saison hivernale, que nous continuons à vivre dans ce quartier. Nous sommes, à maintes reprises, sortis dans la rue pour crier notre désarroi. En vain. On dirait que nos responsables ont autre chose à faire que de prendre en compte la menace qui pèse sur nous», a regretté, Ami Beknadil, résident dans ce quartier depuis le début des années cinquante. «A cette époque déjà, notre quartier avait de longues années d'existence, alors que dire aujourd'hui, un peu plus de soixante ans après ?», a-t-il enchaîné avant d'être interrompu par un voisin, lui aussi «un ancien» du quartier. «En 2007, les intempéries ont causé l'effondrement d'une maison dans le quartier d'El-Hamri causant la mort de trois personnes, membres d'une même famille», a rappelé Ami Baroudi. «Les autorités compétentes attendent, peut-être, que toutes ces âmes qui y résident soient décimées pour daigner, enfin, tenir leurs promesses de reloger les gens », a-t-il encore dit, en soulignant que le temps n'est ni en faveur des résidents et encore moins des responsables locaux «qui, pour des raisons inexpliquées, tardent toujours à finaliser l'opération de relogement de ces familles» lequel relogement a pourtant été «entamé depuis quelque temps». «Nous vivons un danger permanent dans ces habitations. Lorsqu'il pleut, nous ne pouvons pas fermer l'œil et beaucoup d'entre nous sont obligés de passer la nuit à la belle étoile par peur des effondrements», a-t-on, par ailleurs, soutenu. De ce fait, des tentes apparaissent, régulièrement, dans le voisinage des constructions menaçant ruine, et ce dans une grande partie des quartiers de la ville comme El-Hamri, Gambetta, Médioni, Derb, St-Eugène et M'dina J'dida. Selon une première estimation, 153 immeubles, abritant plus de 3 000 familles, ont été classés «rouge», avec 500 familles qui bénéficieront, en priorité, des prochaines opérations de relogement. Selon les statistiques officielles, la wilaya d'Oran comptabilise quelque 54 000 constructions classées vieux bâti, dont 10 % estampillées «à détruire», 27 % classées «orange», nécessitant une réhabilitation. A ce propos, la primauté a été donnée à un programme de 200 immeubles à rénover dans le centre-ville d'El-Bahia. Par la suite, 400 autres immeubles, recensés dans les vieux quartiers de Sid El-Houari et Derb par les services techniques de l'OPGI, devront subir la même opération. F. H.