Les villages de Ahl El-Kseur, dont celui de Tigmit Assefssaf, sont sortis de l'anonymat le 9 septembre dernier, quand ils ont décidé de donner enfin libre cours à leur colère et ont laissé s'exprimer leur ras-le-bol d'une situation qui n'a que trop duré. Ils n'en pouvaient plus de la mal vie et de la marginalisation qu'ils ont toujours endurées en silence. Et quand enfin leur colère explose, elle ravage tout sur son passage : le Centre sportif de proximité (CSP) est incendié et plusieurs édifices publics sont saccagés. L'intervention des forces de l'ordre aboutit à des arrestations. La population réagit en créant le «comité provisoire pour la libération immédiate et inconditionnelle des détenus». Hier, dimanche, une marche «populaire sur une distance de 30 km à travers la RN 5, a drainé des centaines de personnes qui se sont donné rendez-vous devant le siège de la wilaya de Bouira», exigeant la libération des trois détenus, placés depuis vendredi dernier, sous mandat de dépôt, par le juge du tribunal de Bouira pour «tentative d'agression contre le wali, destruction et incendie de biens publics». Le Comité provisoire pour la libération des jeunes détenus de Ahl El-Kseur «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus ainsi que l'arrêt immédiat des arrestations et des répressions à l'encontre des protestataires de la région».