Nos hôpitaux rendent malades. Ces lieux, censés guérir les maladies et diminuer les souffrances, peuvent au contraire causer la mort. Plusieurs malades algériens l?ont constaté, parfois même au prix de leur vie. En Algérie, un patient sur trois fait les frais de l?absence d?une politique de lutte contre les infections nosocomiales (maladies contractées au sein même de l?hôpital). Car s?il est vrai que ce fléau n?est pas propre à l?Algérie, force est de constater que son ampleur est tout de même considérable et peu d?efforts sont fournis pour améliorer l?hygiène des hôpitaux pour mieux diminuer de la prévalence des maladies nosocomiales. Outre qu?ils déplorent le manque de moyens financiers dont disposent les établissements de santé, les professionnels du secteur estiment qu?il est indispensable de prendre certaines mesures telle l?acquisition de matériels adaptés et de produits qui répondent aux normes. La lutte contre les maladies nosocomiales passe également par la formation du personnel. Mais les responsables du secteur de la santé hésitent entre une logique économique qui tend vers une politique d?austérité pour maintenir l?équilibre financier des hôpitaux et autres cliniques et la logique médicale pour laquelle la santé du citoyen n?a pas de prix. Les gestionnaires des établissements ont, semble-t-il, adopté la première option. Pourtant, eu égard aux dépenses occasionnées par un seul malade atteint d?une infection nosocomiale, on peut s?interroger si ce choix est vraiment judicieux.