Résumé de la 116e partie - Marcelle propose à Christiane de faire une radio à l'insu de Denys... «C'est une bonne idée. Pauvre Denys ! Il a dû être déjà tellement inquiet !»- «Comme tous ceux qui vous aiment, ma petite Christiane ! Voici comment nous procéderons : dès que vous serez capable de vous lever, nous profiterons d'un après-midi où il sera parti pour une longue tournée, pour que vous veniez chez lui en voiture. Je vous attendrai : ce sera vite fait. Comme je suis à peu près certaine que le résultat sera négatif, nous n'aurons pas besoin de lui dire quoi que ce soit ! Et si, par hasard, il y avait quelques traces, nous le saurions et prendrions d'un commun accord, vous et moi, les mesures énergiques qui s'imposeraient.» - «Plus je vous connais, Marcelle, et plus je vous admire... J'aime surtout cet esprit de décision dont vous savez faire preuve quand c'est nécessaire... Parfois même j'en veux à Denys de ce qu'il ne vous écoute pas davantage !» — «Il m'écoute, seulement c'est un homme ! Son orgueil masculin lui interdit d'admettre la supériorité de la femme... C'est humain ! Et puis il est jeune, très jeune ! Trop peut-être pour une femme telle que vous qui a déjà été mariée avec un homme sensiblement plus âgé qu'elle.»- «Oui, par moments, je me demande si ce ne serait pas une véritable folie pour moi d'épouser Denys.»- «Ne dites pas cela ! Vous l'aimez et il vous adore !»- «Je crois que nous nous accordons surtout physiquement...» - «M !... Evidemment, ce n'est pas tout dans la vie d'un couple ! Il y a les mille petites exigences et concessions quotidiennes... Serait-ce indiscret de vous demander de quoi est mort M. Triel ?» - «Au contraire, Marcelle ! Ça me soulage que vous me posiez cette question : vous êtes la seule personne au monde avec laquelle j'avais envie d'en parler depuis longtemps... Au retour d'un voyage de quelques jours à Paris, Pierre - c'était le prénom de mon mari - a été pris d'un étrange malaise qui l'a obligé à s'aliter. Pour me tranquilliser, il me dit que ce n'était qu'un accès de paludisme et qu'il en avait l'habitude depuis son séjour prolongé en Afrique équatoriale. Mais je n'étais qu'à moitié rassurée ! Comme le père de Denys était déjà mort à cette époque et qu'il n'y avait aucun médecin proche, j'ai fait venir en toute hâte du Mans un docteur qui, après l'avoir examiné, me conseilla de faire venir de Paris un grand spécialiste des maladies exotiques, le professeur Bonneau. Vous le connaissez ?» - «Seulement de réputation.» - «Le professeur parut très étonné, car huit jours à peine après qu'il se fut alité, mon pauvre Pierre était pratiquement paralysé... Ça commença par les jambes et monta progressivement jusqu'à la tête... Au dixième jour, il ne pouvait plus faire le moindre mouvement, ni parler, bien que je me rendisse compte qu'il avait toute sa connaissance c'était affreux !