Résumé de la 34e partie - Denys et Christiane se séparent en se faisant la promesse qu'ils se reverraient... Il me manquerait terriblement, ce petit Denys... Que faire ? Eviter le plus possible qu'il ne la rencontre. Mais est-ce en mon pouvoir ?» Ce n'était pas en son pouvoir. Trois jours plus tard, Christiane me téléphonait pour m'inviter à dîner avec le ménage Boitard, le surlendemain je déjeunais seul avec elle et le samedi suivant elle arriva à l'improviste chez moi à l'heure des consultations : — «C'est Mme Triel !» Je ne répondis même pas à Marcelle et courus au-devant de Christiane dans le vestibule. Dès que la porte fut refermée et que nous nous retrouvâmes seuls, Christiane me dit en riant : — Tu ne vas tout de même pas me recevoir derrière ton bureau ? Je ne viens pas te voir pour une consultation, mais pour retrouver une atmosphère que j'ai tellement aimée... où nous avons été si heureux ! Elle regardait déjà sur les murs les tableaux, les gravures qui étaient aux mêmes places. Rien n'avait bougé dans ce cabinet. La seule chose qui dut lui paraître nouvelle était le double cadre, posé sur le bureau et qui contenait les dernières photos de mes parents. Elle les contempla longuement avant d'ajouter : — Ce n'était qu'ici, Denys, que nous pouvions vraiment nous retrouver, toi et moi... J'aimerais tant que nous montions dans le grenier comme autrefois ! Tu ne veux pas ? — Mais, Christiane, il y a des clients qui attendent dans le salon ! — Ils attendront ! C'est une habitude qu'ils ont prise en venant chez leur médecin !... Viens ! Je connais le chemin aussi bien que toi... Et elle m'entraîna par la seule porte qui permettait d'éviter le vestibule où mon assistante était assise devant une petite table pour accueillir les nouveaux venus et répondre au téléphone. Quand nous fûmes là-haut, je sentis Christiane toute proche, amoureuse... Si elle était revenue volontairement dans ce grenier de nos promesses, c'était parce qu'elle avait besoin de moi. Une force impérieuse l'avait entraînée jusqu'à cette maison familiale où s'était ébauché un bonheur... force qui avait bousculé barrières sociales et convenances... Ne m'avait-elle pas dit, le jour où nous nous étions revus après tant d'années : «Je voudrais te rendre un jour ta visite ?...» C'était fait. Ses lèvres s'offrirent, tremblantes... Ce ne fut plus, cette fois, dans le vieux grenier, le baiser de fiançailles donné timidement à une jeune fille, mais le lien très fort m'attachant à une maîtresse. Nous étions ainsi, l'un contre l'autre, oubliant le lieu où nous nous trouvions, oubliant le passé, oubliant nos reproches, oubliant tout... Seule la minute présente comptait. Elle fut interrompue par le bruit de la porte donnant sur l'escalier, qui grinçait, et l'exclamation étouffée d'une voix rauque : - «Oh ! pardon !» C'était Marcelle. - «Qu'est-ce que vous voulez ?» (A suivre...)