Résumé de la 53e partie - Le Dr entre dans la chambre de Marcelle, avec la seule idée de lui faire une scène au sujet de Mme Triel, sa maîtresse... Qu'est-ce qui vous est arrivé à Paris, Marcelle ? Je finissais par me demander si nous vous reverrions ? Vous aviez oublié que mes malades vous attendaient et que j'étais débordé ?— J'ai tout liquidé le plus vite possible, docteur. Croyez bien que je suis navrée... — Enfin, vous êtes là ! Ce n'est pas pour vous faire ce reproche que je suis venu vous voir aussi tard... Je voudrais savoir pourquoi vous avez adopté tout à l'heure une attitude aussi ridicule vis-à-vis de Mme Triel ? Vous n'avez aucune raison d'être à peine polie avec elle et il faudra vous habituer à la voir souvent ici. Vous m'entendez ? — Oui, docteur. — Christiane représente tout pour moi. Je lui suis profondément attaché... Et c'est uniquement par respect pour la mémoire de son mari que nous ne nous sommes pas encore mariés. Vous devez donc la considérer dès maintenant comme ma future femme. Je pense que ce ne sera pas la peine que je revienne sur ce sujet ? — Non, docteur. — Ce soir Christiane et moi avons eu l'impression très nette que vous lui reprochiez sa présence auprès de moi... Sachez donc que ma vie privée ne regarde personne et surtout pas mes subordonnés ! Entre Christiane et vous, je n'hésiterais pas une seconde : vous partiriez ! Et ce serait par votre seule faute... Comprenons-nous ; je vous prie simplement à l'avenir de vous montrer plus aimable, sinon la vie ici deviendra intolérable ! Vous pouvez être aimable si vous le voulez, Marcelle, j'en suis persuadé. Faites un effort ! Et tout ira bien. Je suis enchanté de vous avoir pour collaboratrice... Tout le monde vous estime en ville : c'est capital ! Ne croyez surtout pas que Mme Triel vous en veuille de ce que vous habitez ici ! Elle a beaucoup d'admiration pour vous. Quand vous la connaîtrez mieux, vous vous apercevrez très vite qu'elle peut être pour vous la plus sûre des amies. Pourquoi n'en serait-il pas de même de votre côté ? Seulement ce ne sera possible que si vous lui faites des excuses, la prochaine fois où vous la rencontrerez, pour votre refus de dîner avec elle ce soir ! — Je n'ai aucune excuse à faire à cette dame, docteur ! Et je prends bonne note de tout ce que vous venez de me dire. — Ah ? C'est comme ça ? Je partis en claquant la porte. Derrière moi, j'entendis le déclic sec de la clef qui tournait dans la serrure. Une fois dans ma chambre, je me sentis partagé entre deux sentiments : celui d'avoir fait acte d'autorité, car elle commençait à m'ennuyer avec ses grands airs protecteurs et cette façon de me répondre... Celui aussi d'avoir peut-être été injuste en me laissant emporter par mon amour pour Christiane. Et je me demandais avec une certaine anxiété quelle pourrait être la réaction de Marcelle Davois le lendemain matin. Ferait-elle ses bagages ? Pour moi ce serait une vraie catastrophe... (A suivre...)