Négociation Ce lundi soir, des représentants des médecins doivent rencontrer la tutelle dans une tentative de désamorcer la crise avant qu?elle ne prenne des proportions incontrôlables. Après les médecins spécialistes dont la grève s?est achevée par la satisfaction de leurs revendications, c?est au tour des généralistes d?entamer depuis hier un arrêt de travail. Cette grève illimitée observée sur tout le territoire national a été décidée par les praticiens de la santé publique comme ultime expression de leur ras-le-bol face à leur situation socioprofessionnelle, disent-ils. «On a entamé des grèves à plusieurs reprises et on a repris le travail, car notre conscience ne nous permettait pas d?abandonner les malades. On reprenait le travail pour eux. Mais cette fois-ci la tutelle doit assumer ses responsabilités. La grève ne s?arrêtera pas tant que nos doléances ne seront pas satisfaites», a affirmé un médecin exerçant au CHU Mustapha. «Notre salaire de base est de 13 000 DA. Après une trentaine d?années de service, nous nous retrouverons avec une misérable retraite et plusieurs problèmes de santé», dira notre interlocuteur. Les médecins généralistes réclament une augmentation de salaire et des primes. «Il faut savoir que la prime de documentation est de l?ordre de 2 500 DA, alors que le dernier livre de médecine coûte pas moins de 5 000 DA», ajoutera-t-il. Ils exigent, en outre, plus de considération dans leur milieu professionnel. «Au moment où à l?étranger, en France par exemple, une spécialité de médecin généraliste est créée, ici en Algérie, les autorités trouvent le moyen de nous sous-estimer», dira un autre médecin. «On fait 80 % du travail, surtout lors des gardes. Les médecins spécialistes ne se présentent que pour une simple visite et ils se retirent dans leurs cliniques privées où ils sont mieux rémunérés. En outre, nous, généralistes, n?avons pas le droit d?exercer en même temps dans le privé et à l?hôpital.» Concernant les stages de perfectionnement à l?étranger, les grévistes affirment qu?ils n?en entendent même pas parler.