Les dernières déclarations du ministre de la Santé, M.Abdelhamid Aberkane, relatives au dénouement du conflit avec le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), semblent avoir eu un tout autre effet sur l'autre partie (le syndicat). Contacté, hier, le secrétaire général du syndicat, M.Mohamed Yousfi, nous attestera qu'aucune de leurs revendications n'a été satisfaite. Se disant «outré» par les déclarations du ministre «étant donné que la rencontre qui devait avoir lieu avec la tutelle est prévue pour demain (aujourd'hui)», notre interlocuteur ne manque pas de qualifier cette sortie de «mascarade». Pour revenir au fond du problème, M.Yousfi a tenu à réitérer que seule la satisfaction des points de l'accord du 14 mai est susceptible de désamorcer la crise. Il s'agit notamment du volet relatif à l'intégration des praticiens de la santé dans le statut de la Fonction publique de manière à avoir une évolution de carrière. A propos des dernières indemnités octroyées aux médecins spécialistes dans le cadre de la bipartite, notre interlocuteur a tenu à préciser: «C'est un problème de régularisation et non d'augmentation, d'autant plus que tout a été négocié et signé. L'échéance étant fixée au 1er septembre écoulé, aucun engagement n'a été tenu jusqu'à aujourd'hui.» Autrement dit, tant que le noyau du problème persiste, il n'y a pas lieu de parler d'un quelconque dénouement. Le combat continue. Dans cette optique, le Snpssp a tenu hier un sit-in à l'hôpital de Bab El-Oued (Maillot). Ce rassemblement programmé préalablement aurait, selon M.Yousfi, «du mal à se tenir, vu les difficultés qu'ont eues les médecins spécialistes pour accéder à l'établissement». En dépit de ces «intimidations», le Snpssp se dit déterminé à aller jusqu'au bout de son combat. Les grévistes se donnent donc rendez-vous samedi prochain, à l'hôpital de Kouba pour un autre sit-in. Entre-temps, et en signe de «bonne foi», le syndicat compte rencontrer (encore une fois) la tutelle, aujourd'hui, et ce, en dépit de la sortie contestée du ministre. D'ailleurs, on ne sait s'il sera présent. En attendant un dénouement effectif de cette crise qui n'a que trop duré, les malades, qui s'avèrent les véritables et seules victimes dans cette affaire, continueront à subir les conséquences. Rappelons que les praticiens spécialistes, au nombre de 4500 au niveau du territoire national, menacent d'aller vers une démission collective comme ultime recours au cas où la grève illimitée demeurerait vaine.