Résumé de la 2e partie - Derrière la vitre du cabaret, la femme de Valentin ne cesse de s'agiter, mais il ne la voit pas... La robe de noce prêtée par une amie, le voile loué chez un coiffeur, ils sont partis un matin, à pied, par les rues, pour se marier. A l'église il fallut attendre la fin des messes d'enterrement, attendre aussi à la mairie pour laisser passer les mariages riches. Alors il l'a emmenée en haut du faubourg, dans une chambre carrelée et triste, au fond d'un long couloir plein d'autres chambres bruyantes, sales, querelleuses. C'était à dégoûter d'avance du ménage ! Aussi leur bonheur n'a pas duré longtemps. A force de vivre avec des ivrognes, lui s'est mis à boire comme eux. Elle, en voyant pleurer les femmes, a perdu tout son courage ; et, pendant qu'il était au cabaret, elle passait tout son temps chez les voisines, apathique, humiliée, berçant d'interminables plaintes l'enfant qu'elle tenait sur ses bras. C'est comme cela qu'elle est devenue si laide, et que cet affreux surnom de «singe» lui a été donné dans les ateliers. La petite ombre est toujours là, qui va et vient devant les vitres. On l'entend marcher lentement dans la boue du trottoir, et tousser d'une grosse toux creuse, car la soirée est pluvieuse et froide. Combien de temps va-t-elle attendre ? Deux ou trois fois déjà elle a posé la main sur le bouton de la porte, mais sans oser jamais ouvrir. A la fin, pourtant, l'idée que les enfants n'ont rien pour manger lui tient lieu de courage. Elle entre. Mais, à peine le seuil franchi, un immense éclat de rire l'arrête court. «Valentin, v'là le singe !....» Elle est bien laide, en effet, avec ses loques qui ruissellent de pluie, toutes les pâleurs de l'attente et de la fatigue sur les joues. «Valentin, v'là le singe !» Tremblante, interdite, la pauvre femme reste sans bouger. Lui, s'est levé, furieux. Comment ! elle a osé venir le chercher là, l'humilier devant les camarades ?... Attends, attends... tu vas voir !.... Et terrible, le poing fermé, Valentin s'élance. La malheureuse se sauve en courant, au milieu des huées. Il franchit la porte derrière elle, fait deux bonds et la rattrape au tournant de la rue... Tout est noir, personne ne passe. Ah ! pauvre singe !... Eh bien ! non. Loin des camarades, l'ouvrier parisien n'est pas méchant. Une fois en face d'elle, le voilà faible, soumis, presque repentant. Maintenant ils s'en vont tous deux bras dessus bras dessous, et, pendant qu'ils s'éloignent, c'est la voix de la femme qu'on entend s'élever dans la nuit, furieuse, plaintive, enrouée de larmes. Le singe prend sa revanche.