Plaidoyer - Il est de plus en plus question de relancer la production nationale, jusqu'ici laminée par les produits d'importation. Exploiter les marchés pour la distribution des produits textiles et industriels nationaux est la formule qui, pour le ministre du Commerce, devrait donner des couleurs à ces marchés, mais aussi les faire contribuer à la relance du secteur du textile, cuir et autres produits industriels. Ainsi, et s'exprimant hier lundi lors d'une visite de travail dans la wilaya Béchar, Mustapha Benbada, a tenu à plaider en faveur de l'exploitation des marchés réalisés à travers le pays au titre de la résorption du commerce informel, pour la distribution également de produits textiles et industriels nationaux. Pour lui, «ces espaces doivent être un outil de promotion de la production nationale et un moyen de régulation des prix et des pratiques commerciales». Mustapha Benbada, qui visitait un complexe commercial de trois marchés réalisés dernièrement par la wilaya pour un coût de 93 millions de dinars, a signalé que, par le biais de ces nouveaux marchés, «l'Etat contribue à l'ouverture de nouveaux circuits de distribution et de commercialisation des différents produits de production nationale». Une autre bonne nouvelle donc pour notamment le secteur du textile, considéré comme des plus stratégiques et sur lequel le gouvernement veut miser. Car ils sont catégoriques ! «Alors que la production de 25 % de ses besoins au niveau local permettrait de créer un million d'emplois, l'Algérie importe 95 % de ses besoins en textile et cuir», indiquent les experts. Convaincus donc que c'est là l'«une des solutions-clés pour développer l'industrie nationale», les pouvoirs publics ont mis la main à la poche. Deux milliards de dollars, c'est ce dont a bénéficié le secteur. Une autre raison pour les professionnels d'y croire. D'autant que 60 % de ce budget ont été alloués à l'assainissement des dettes fiscales et parafiscales des entreprises, indiquait récemment, le président de la Fédération nationale du textile, cuir et manufacture de l'UGTA, Amar Takjout. Les professionnels sont nombreux à considérer que la relance du secteur reste timide, du fait notamment du manque de main-d'œuvre qualifiée. Pour l'heure «il est question de réhabiliter 54 entreprises, donc, l'ensemble de la composante du secteur. Cela nécessite du temps, mais également des efforts, notamment en matière de formation», avait ajouté M. Takjout. En attendant et même si le secteur arrive à peine à atteindre 25 % de sa capacité globale de production, la filière pourra compter sur les 150 marchés couverts réalisés à l'échelle nationale, dans le cadre de la campagne de lutte contre le marché informel, selon les derniers chiffres.