Expression - Une trentaine de photographies signées par l'Egyptien Wael Djazouli, sont accrochées sur les cimaises de la galerie d'art Aïcha-Haddad (sise à la rue Didouche-Mourad). Ces photographies retracent l'histoire et la culture du peuple nubien. Se poursuivant jusqu'au 12 octobre, cette exposition, initiée par l'établissement Arts et culture de la wilaya d'Alger, est une halte sur une civilisation s'étendant de l'ouest d'Assiout (Egypte) au sud du Soudan. Elle est aussi, selon l'artiste, «un hommage à ce peuple qui a tant souffert à la suite de la construction du haut barrage au début des années 60». «Le projet a causé l'immersion de 48 villages et le déplacement des habitants de la région vers l'ouest d'Assouan, loin du Nil qui a vu la naissance de la civilisation nubienne», explique le photographe-journaliste Wael Djazouli qui ajoute : «Je voulais transmettre à travers ces photographies, les aspirations et les revendications de la troisième génération de Nubiens, fiers d'être Egyptiens, mais sans toutefois renoncer à leur origine.» Notons que l''idée d'organiser une exposition a germé, selon les organisateurs, lorsque Wael Djazouli, qui est également réalisateur, a présenté son documentaire sur Nuba, dans le sud de l'Egypte, dans le cadre de la 7e édition du festival d'Oran du film arabe. «C'est ainsi que j'ai décidé de présenter mon travail sous forme d'exposition afin de faire connaître ce peuple, son histoire et sa civilisation», dit-il. L'exposition – intitulée «Arki» – présente des photographies inédites. Toutes prises sur le vif. Ce ne sont pas des photographies de complaisance, c'est-à-dire des images pittoresques, faisant rêver d'un ailleurs chamarré, chatoyant. Bien au contraire, ces photographies sont d'un réalisme saisissant dans la mesure où elles évoquent la vie de tous les jours, des instants de la vie des quartiers de l'Egypte. «J'ai fixé sur photo des scènes de la vie quotidienne (des gens qui discutent, des individus dans la vie de tous les jours, des portraits de femmes, des paysages du grand sud de l'Egypte et tout ce qui peut impliquer les caractéristiques sociales ou spécificités culturelles...), simplement des moments anodins, des prises de vue de l'immédiat, des instants instantanés. Je ne voulais pas donner un cachet particulier à mes photographies, c'est-à-dire en faire des cartes postales», explique Wael Djazouli. Et d'ajouter : «J'ai voulu aussi, à travers mes photographies, donner quelques instants de gloire à des gens qui ne sont pas célèbres, des personnes simples, anonymes.» Ainsi, Wael Djazouli ne cherche pas à promouvoir un tourisme culturel, mais dire, à travers des photographies très expressives, un peuple, souvent méconnu, ignoré, une culture et une histoire souvent marginalisées.